Rechercher dans ce blog

Sunday, April 3, 2022

Pourquoi ils quittent l'industrie pétrolière pour le secteur des nouvelles technologies - Radio-Canada.ca

Daniel Afekhume, assis à son bureau en train de travailler devant un ordinateur.

Daniel Afekhume sentait que les occasions s'évanouissaient, dans l'industrie du pétrole et du gaz.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Même si le prix du baril de pétrole n'a jamais été aussi haut depuis 2014, le secteur connaît une pénurie de main-d'œuvre, car de nombreux travailleurs quittent l’industrie du pétrole et du gaz au profit des nouvelles technologies.

La reconversion de Daniel Afekhume n'a pas pris beaucoup de temps. Ce géoscientifique a travaillé dans l'industrie du pétrole et du gaz au Nigeria et aux États-Unis pendant sept ans avant de faire un virage dans sa carrière, l'année dernière.

L'industrie de l’énergie est trop instable. C'est de plus en plus difficile d’y faire des projets de carrière sur le long terme, dit-il, assis dans une salle aux baies vitrées, en haut d’une des grandes tours de Calgary.

Depuis deux mois, il est ingénieur spécialisé en données dans l’entreprise de services financiers Neo Financial. Grâce au programme gouvernemental Edge Up, lancé en 2019, Daniel Afekhume a suivi une formation gratuite pendant quatre mois pour apprendre un nouveau métier.

Choisir une autre voie

Comme lui, plus de 300 travailleurs de l’énergie ont pu se reconvertir dans le secteur des nouvelles technologies, très en demande de talents.

Lors de la première formation, à l’automne 2021, un participant sur deux n’arrivait pas à retrouver un travail dans le pétrole ou le gaz deux ans après la fin de leur dernier contrat.

Selon l'association Sécurité énergétique Canada, le nombre d’emplois dans ce secteur a baissé de 30 % entre 2014 et 2021.

La chasse aux talents

Dans cette main-d'œuvre, on trouve des ingénieurs ou des gestionnaires de projet qualifiés qui pourraient travailler ailleurs. En moins de quatre ans, Neo Financial a embauché plus de 600 employés. Sa direction espère encore recruter des centaines de personnes.

Le secteur des nouvelles technologies explose, à Calgary, affirme Kris Read, le cofondateur de Neo Financial. Les anciens du pétrole et du gaz sont nombreux à vouloir se reconvertir. Ce sont de bons candidats, mais nous ne sommes pas les seuls à vouloir mettre la main sur les meilleurs talents. C’est difficile.

Kris Read dans l'entrée des bureaux de Neo Financial à Calgary.

Kris Read est cofondateur de l'entreprise Neo Financial, créée en 2018.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Vince O’Gorman, président de Vog App Developers, doit lui aussi faire la chasse aux talents. Pour son entreprise, le plus dur n'est pas de trouver des clients, mais bien des employés. Il espère recruter cinq fois plus de personnes d'ici cet été.

« Sur 10 candidats, la moitié vient du pétrole et du gaz, mais ce n'est pas assez... Nos besoins sont tellement énormes que nous recrutons à la sortie des universités, nous offrons nos propres formations et cherchons même des candidats à l'étranger. »

— Une citation de  Vince O'Gorman, président de Vog App Developers

Apprendre un métier

Changer d'industrie reste un défi qui demande d'accepter une baisse de salaires et des mises à niveau poussées. Greg Clearwater a travaillé pendant 12 ans dans l’industrie de l’énergie de l'Alberta. À peine deux mois après avoir terminé une formation Edge Up, il est recruté comme coordonnateur de projet chez Vog App Developers.

Une tour dans le centre-ville de Calgary.

Les entreprises du secteur des nouvelles technologies s'imposent rapidement dans les tours du centre-ville de Calgary, aux côtés des bureaux des pétrolières.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Les nouvelles technologies, c'est difficile, avoue le quarantenaire. Tout évolue très vite. Il faut apprendre de nouveaux langages de programmation, mais c'est aussi plein d'opportunités et le travail en équipe y est stimulant.

Daniel Afekhume le confirme : la formation était intensive, mais très complète. Pour l’instant, ni lui ni Greg Clearwater ne regrettent leur décision. Les gens dans l’énergie veulent du changement. Les temps ont changé, pense ce dernier.

Les besoins dans le secteur des nouvelles technologies ne devraient pas ralentir, selon les observateurs. En Alberta, le nombre de sociétés du secteur a plus que doublé en trois ans.

Les moyens de ses ambitions

Pour trouver ces ingénieurs et développeurs, encore trop rares, de grandes entreprises se transforment en école. Amazon Web Services (AWS), la division d’Amazon qui vend des services infonuagiques, ouvrira son deuxième centre canadien à Calgary d’ici la fin de 2023.

Pour s’assurer de combler les 871 emplois directs et indirects prévus, la multinationale a lancé, en novembre 2021, un programme de formation et de réinsertion gratuit, appelé re/Start, en partenariat avec l’Université Mount Royal.

Le recrutement, c’est un défi mondial, résume Réjean Bourgault, à la tête d'Amazon Web Services Canada. On veut former jusqu’à 29 millions de personnes, d’ici 2025, en infonuagique dans le monde.

L'entreprise a les moyens de ses ambitions et pourrait rendre le recrutement encore plus difficile pour les acteurs plus petits.

Adblock test (Why?)


Pourquoi ils quittent l'industrie pétrolière pour le secteur des nouvelles technologies - Radio-Canada.ca
Read More

No comments:

Post a Comment

À Lannion, Lumibird poursuit sa course en tête des technologies laser - Le Télégramme

À Lannion, Lumibird est un fleuron industriel et technologique . Fondée en 2018, dans la foulée du regroupement de Keopsys et Quantel, l’en...