À Lannion, Lumibird poursuit sa course en tête des technologies laser - Le Télégramme
À Lannion, Lumibird est un fleuron industriel et technologique. Fondée en 2018, dans la foulée du regroupement de Keopsys et Quantel, l’entreprise spécialisée dans les lasers n’a cessé de croître, passant de 400 salariés dans le monde à 1 100 à la fin 2023. La moitié travaille en France, dont 250 à Lannion, où tout a commencé et où Lumibird recrute encore, pour des postes d’ingénieurs ou d’ouvriers, dans des locaux d’environ 10 000 m2, après un agrandissement de 4 500 m2 l’an dernier.
Dans le monde, Lumibird est présent en Europe, aux États-Unis, au Japon et en Chine. Pour 2023, l’entreprise annonce un chiffre d’affaires de plus de 200 millions d’euros, soit près de 7 % de croissance annuelle.
Une place de leader
Rencontré lundi 29 janvier, le P-DG Marc Le Flohic, docteur en physique, revient d’un voyage en Asie : « Je suis allé rencontrer des clients et des concurrents au Japon et en Chine. J’y ai vu les améliorations en Chine, dans les infrastructures, les routes, leurs trains ultramodernes. Ils vont vite, c’est à la fois satisfaisant et un peu effrayant. »
Dans cet environnement très dynamique, Lumibird se bat pour conserver sa place de leader : « On est sur un marché innovant. Il y a une demande forte dans la défense, le spatial ou le médical. Nous innovons, publions énormément et développons de nouvelles applications. »
Acquisition en Italie
Un développement passé l’an dernier par l’acquisition par Lumibird de la société italienne Prima Industrie, lui offrant un accès direct aux lasers semi-conducteurs, qu’il devait auparavant acheter. Un plus dans la défense, où la maîtrise de la chaîne de production est primordiale.
Dans ce secteur, l’année 2023 a été marquée par des contrats de fourniture d’équipement pour les avions français, notamment les Rafale : « Ce n’est pas de l’armement, nos lidars (des outils de mesures de distance fondés sur l’utilisation de laser, NDLR) permettent aux appareils d’ajuster leur positionnement. » Un point sur lequel insiste Marc Le Flohic, l’entreprise ne produit pas d’armes mais des technologies de positionnement ou de protection à l’aide du laser.
Traitements médicaux
En médecine, présent depuis longtemps dans l’ophtalmologie et, en particulier, sur les traitements de la rétine, l’industriel fournit désormais des dispositifs utilisés en cardiologie, en urologie et en gynécologie. Les lasers et la fibre aident à traiter les calculs rénaux, la calcification des artères ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
Ses lasers sont aussi utilisés pour optimiser le rendement et la durée de vie des éoliennes. Ils permettent également à des réseaux de centaines de satellites de communiquer entre eux, pour compenser la faible portée des antennes au sol utilisées pour la 5G. Enfin, autre nouveauté, l’entreprise a développé des outils permettant de détecter le foyer principal d’un incendie, sa direction et sa vitesse de propagation, « ce qui est très utile avec la multiplication des feux provoqués par le changement climatique. »
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