Les marques optent de plus en plus pour des solutions technologiques qui concilient atouts économiques et écologiques.
L’essor de la mode a toujours été lié aux innovations technologiques. Ainsi, l’adjonction de pédales aux métiers à tisser, au Moyen Âge, modifia considérablement les volumes et les échanges commerciaux liés aux étoffes tout en favorisant l’épanouissement d’une industrie dont les frontières dépassaient largement l’univers du textile. Quelques siècles plus tard, la mode, pour vivre en symbiose avec son environnement, peut de nouveau compter sur l’ingéniosité des chercheurs. C’est du moins l’enseignement que l’on tire des différents communiqués provenant de marques annonçant de nouvelles solutions de fabrication, plus rentable, et surtout, plus écologique.
Ainsi, à l’instar du label Le Slip Français notamment qui depuis une décennie se positionne véritablement comme un fer de lance de la filière textile hexagonale grâce à un écheveau pertinent de solutions technologiques (on pense récemment à la technique de tricotage circulaire, dans laquelle Guillaume Gibault a investi 1 million d’euros, et qui permet de fabriquer des sous-vêtements quasiment sans coutures), la marque Paname Collections met à son tour un dispositif conjuguant démarche durable et nouvelles technologies.
Ligne engagée et procédés de fabrication innovants
Fondée en 2017 par Adrien Porte, la marque digitale de vêtements pour homme fabriqués en Europe renforce en effet son engagement dans la mode éthique en créant une nouvelle ligne éco-responsable, baptisée Sapiology, caractérisée par des matières premières et des procédés de fabrication choisis pour leur impact le plus limité possible sur l’environnement. Premier produit de cette ligne : un pull tricoté en 3D et en France. Une nouvelle technologie qui multiplie les atouts. Avantage économique tout d’abord. Habituellement, les différents pans d’un pull sont tricotés séparément avant d’être assemblés les uns aux autres. La 3D autorise le tricotage du pull en une seule pièce, et sans coutures. Nécessitant peu de main d’œuvre, les machines fonctionnent jour et nuit, tout en demandant moins de fil que pour un pull traditionnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un pull fabriqué en 3D sera vendu 35 pour cent moins cher.
Atout écologique ensuite, puisque le tricotage en 3D permet une économie de 30 pour cent de matières premières par pull tout en ne générant que très peu (1 à 2 pour cent) de déchets. Par ailleurs, les coutures étant souvent le point faible d’un produit, ce procédé de fabrication s’accompagne d’une résistance optimale des pièces dans le temps. Pour ce premier pull, Adrien Porte a choisi un coton certifié bio (qui permet d’économiser jusqu’à 91 pour cent d’eau par rapport au coton traditionnel, le tout sans pesticide) et a privilégié une fabrication locale en faisant appel à 3DTEX en Bretagne : un partenaire engagé dont une grande partie des salariés est en réinsertion professionnelle. Les alternatives au modèle bien peu vertueux proposé par les grandes marques viendront vraisemblablement des jeunes labels qui semblent avoir décidé, d’un accord tacite, qu’il n’était peut-être pas tout à fait nécessaire de tuer la planète pour nous habiller.
Les nouvelles technologies sauveront-elles la mode ? - FashionUnited.fr
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