Les constructeurs allemands n'en finissent plus de nouer des partenariats avec des spécialistes de la batterie. Aujourd'hui, c'est Porsche qui confirme la signature d'un accord avec Group14 Technologies.
Les constructeurs automobiles n'étant par nature pas des spécialistes de la fabrication d'éléments électroniques, avec l'avènement de la voiture électrique, la seule solution est de se tourner vers des experts. D'autant plus qu'il faut préparer l'avenir : entre difficulté d'approvisionnement sur certains métaux, passeport batterie en Europe qui imposera des limites carbonées pour leur fabrication et recherche d'une meilleure densité énergétique, c'est à qui misera sur le bon cheval et surtout la bonne chimie pour ses véhicules rechargeables de demain. Et à ce petit jeu, les Allemands placent déjà leurs pions. Après avoir noué un partenariat avec une société spécialisée engendrant la création de CellForce Group pour les batteries haute performance, Porsche se tourne désormais vers une autre entreprise, cette fois américaine.
Des batteries plus durables ?
Aujourd'hui, la grande majorité des batteries lithium-ion ont des anodes (borne "négative" en décharge, rappelons le) faites de graphite. Mais de nombreuses entreprises cherchent des alternatives pour améliorer la durabilité et la résistance de la batterie aux fortes puissances de charge et décharge. Un enjeu crucial afin de réduire les temps de charge des véhicules électriques à mesure que les chargeurs gagnent des kW. Les chercheurs s'orientent ainsi vers le silicium, un élément abondant sur Terre qui a certains avantages.
L'anode développée par l'entreprise américaine Group14 Technologies pourrait "changer la donne" pour la recharge des batteries de voitures électriques selon Cellforce Group et Porsche. Il reste toutefois à vérifier si l'un des grands obstacles de l'anode 100 % silicium, à savoir le gonflement lors du transfert des ions, a pu effectivement être réglé. Auquel cas Porsche tiendrait effectivement une avancée importante pour la fin de la décennie. Au total, Porsche vient d'investir 100 millions de dollars dans la société américaine, notamment pour pouvoir s'approvisionner en batteries lorsque la technologie sera effective et validée pour une fabrication à échelle industrielle.
L'anode silicium, une piste envisagée par l'Europe
Le silicium n'intéresse en tout cas pas que les Américains. L'Europe a lancé un gros projet baptisé "Sintbat" (Silicon based materials and new processing technologies for improved lithium-ion batteries), pour développer le potentiel du silicium dans les composantes essentielles d'une batterie. Les chercheurs parlent d'une batterie capable de tenir 20 à 25 ans, ou 10 000 cycles de charge. Une durabilité évidemment supérieure à celle des batteries lithium-ion actuelles (1500 cycles environ). Par ailleurs, le CEA rappelle un autre avantage du silicium : "à masse équivalente, le silicium stocke beaucoup plus de lithium que le graphite... Ainsi serait-il théoriquement possible de porter la capacité de la batterie de 370 à 3600 mAh/g". Mais tout comme pour la batterie à électrolyte solide, encore faut-il valider le process pour que cette technologie soit viable d'un point de vue chimique afin d'être transposée à l'échelle industrielle. Rappelons que de son côté, Volkswagen a investi d'importantes sommes chez un autre Américain, Quantumscape, afin d'avoir la priorité lorsque les premières batteries solides verront le jour.
Porsche investit dans une nouvelle technologie de batteries - L'Automobile Magazine
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