La lutte contre le changement climatique et les efforts des gouvernements pour se tourner vers des sources d'énergie vertes ont propulsé les technologies de l'hydrogène vert sur le devant de la scène.
Par Esty Dwek, CIO
La guerre en Ukraine et les efforts de l’Occident pour accélérer la décarbonisation n’ont laissé à l’industrie des combustibles fossiles d’autre choix que d’adopter une feuille de route plus verte.
Ainsi, les grandes compagnies pétrolières mondiales prévoient des investissements à grande échelle qui feraient de l’hydrogène vert une activité d’avenir.
BP investit dans l’hydrogène vert
BP a annoncé mi-juin acquérir une participation de 40.5% dans Asian Renewable Energy Hub (AREH) qui a le potentiel de devenir l’un des plus grands hubs d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert au monde.
AREH, qui opère dans la région de Pilbara en Australie-Occidentale, a l’intention de fournir de l’énergie renouvelable aux clients locaux dans la plus grande région minière du monde et également de produire de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert pour le marché intérieur australien et d’exporter vers les principaux utilisateurs internationaux, en commençant par l’Asie Pacifique.
Le projet AREH a vu le jour en 2014 et a été développé à ce jour par des partenaires qui comprennent actuellement InterContinental Energy, CWP Global et Macquarie Capital et Macquarie’s Green Investment Group.
Selon les termes de l’accord, BP assumera l’exploitation à la hauteur de 40.5% à partir du 1er juillet 2022. InterContinental Energy (26,4%), CWP Global (17,8%) et Macquarie Capital et Macquarie’s Green Investment Group (15,3%) resteront les principaux actionnaires d’AREH.
Décarboniser l’Asie-Pacifique
Selon le vice-président exécutif de BP, AREH «reflète vraiment ce qu’est l’énergie intégrée – elle combine l’énergie solaire et éolienne terrestre avec la production d’hydrogène pour transformer les secteurs et les régions». BP considère AREH comme un projet fondamental pour l’entreprise qui aidera ses clients et partenaires à respecter leurs engagements de consommation nette zéro.
Le projet devrait contribuer à long terme à la sécurité énergétique propre en Asie-Pacifique, notamment en aidant les pays à forte consommation d’énergie tels que la Corée du Sud et le Japon à se décarboner et à atteindre leurs objectifs de faibles émissions.
Une fois pleinement développé, l’AREH fournira une importante capacité de production renouvelable nette à BP: cela sera un pas important vers son objectif stratégique de s’emparer d’une part de 10% des principaux marchés mondiaux de l’hydrogène et de devenir un acteur mondial pesant dans le marché des énergies renouvelables.
Gros pari sur une technologie non-approuvée
Le développement des technologies vertes n’est rien de nouveau pour les compagnies pétrolières. Ces dernières investissent des milliards de dollars pour générer une grande quantité d’électricité renouvelable pour la convertir en produits chimiques ou en carburants propres qui peuvent ensuite être expédiés dans le monde entier.
Ainsi, l’hydrogène vert et l’ammoniac vert seront certainement l’avenir de l’industrie de l’énergie. Cependant, les géants pétroliers sont souvent critiqués pour avoir fait un gros pari sur une technologie non-approuvée à ce jour, qui pourrait ne pas atteindre le potentiel espéré, même dans le long terme.
Essayer ou mourir en essayant
Mais, les compagnies pétrolières n’ont pas le choix.
Ne pas migrer vers des sources d’énergie verte est une condamnation à mort pour un géant pétrolier. Par conséquent, parier sur les technologies renouvelables est leur seule option pour survivre.
Et aujourd’hui, les géants pétroliers ont les moyens de le faire.
Les prix du pétrole ont grimpé en flèche depuis le début de 2021, ayant bondi de 175% grâce à une forte demande post pandémie et une production affaiblie. La guerre en Ukraine et les sanctions contre le pétrole russe ont contribué à pousser les prix du pétrole à des niveaux élevés, augmentant les revenus et les bénéfices des compagnies pétrolières depuis des mois.
Le rallye du pétrole financera la révolution verte
Même avec la flambée des prix du pétrole et la demande explicite des gouvernments, les géants pétroliers mondiaux montrent une nette réticence à augmenter leur capacité de raffinage. C’est une réaction naturelle aux efforts des gouvernements pour réduire et même éradiquer l’utilisation des combustibles fossils à long terme.
Investir dans les futures sources d’énergie renouvelable semble, donc, être une meilleure option pour les géants des combustibles fossiles, car ces entreprises jouent leur avenir en ce moment, ici même. Et parce qu’ils en ont les moyens, il n’y a pas de meilleur moment pour les géants pétroliers pour investir dans la révolution verte. L’augmentation de la demande post pandémie, la réouverture prévue de la Chine et une offre mondiale limitée devrait soutenir le rallye dans les prix de pétrole et continuer à remplir les caisses du «Big Oil».
BP, par exemple, s’est fixé l’ambition de devenir une entreprise nette zéro d’ici 2050 ou avant, et d’aider le monde à atteindre l’objectif de consommation nette zéro. Le français Total Energies a rejoint le conglomérat du milliardaire indien Gautam Adani dans une entreprise qui a l’ambition d’investir jusqu’à 50 milliards de dollars au cours des dix prochaines années dans l’hydrogène vert. L’américain Chevron a annoncé être prêt à dépenser des milliards pour un mélange d’hydrogène vert et bleu, qui utilise une réaction chimique pour séparer le gaz naturel et capturer et stocker le dioxyde de carbone.
Et ce n’est qu’une question de temps avant que Shell ne lance son propre mégaprojet d’hydrogène. Son vice-président Paul Bogers a déclaré que Shell recherche un endroit où il y a suffisamment de ressources éoliennes et solaires pour réaliser un projet à grande échelle. Il a ajouté que le développement de la technologie verte est certainement plus adapté aux compagnies qui ont des poches profondes plutôt que des startups.
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