Les drones vont faire partie intégrante des systèmes de combat aérien du futur. Encore faudrait pourvoir les ravitailler en vol dans le cadre des missions de longue durée ! Pour répondre à ce défi, Airbus a annoncé le lancement du démonstrateur Auto’Mat afin de ravitailler des aéronefs de manière totalement automatisé. Le projet est ambitieux. « L’objectif final est d’avoir une opération de ravitaillement entièrement automatisée depuis la phase de contact à la séparation entre le ravitailleur et l’aéronef à ravitailler», ambitionne Sandra Bour Schaeffer, responsable d’Airbus UpNext. Cette entité développe et explore le potentiel des technologies de rupture capables d’améliorer les capacités des appareils développés par le groupe.
Avec le recours croissant aux drones, l’automatisation du ravitaillement devient une nécessité pour les armées. Que ce soit le système de combat aérien du futur (le SCAF) développé par la France , l’Allemagne et l’Espagne ou le programme concurrent Tempest sous leadership britannique, il est prévu que l’avion de combat du futur soit accompagné par des drones d’appui capables d’assurer des missions secondaires comme le brouillage des communication, le leurrage des missiles ou la désignation de cible. Mais sans ravitaillement en vol possible, leur exploitation risque d'être fort limitée.
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sourceUne précision de positionnement de l'ordre du centimètre
Pour faire sauter ce verrou et développer la capacité de ravitaillement en vol automatisé, les équipes d’Airbus UpNext basées en Espagne ont identifié trois défis technologiques. Primo, la maîtrise du positionnement relatif entre l’appareil ravitailleur et l’appareil à ravitailler. Selon Airbus, cela demandera une précision de positionnement de l’ordre du centimètre alors que les deux appareils évoluent à Mac 0,8 soit environ 1000 Km/heure. Cela sera possible grâce au développement de nouvelles technologies de guidage basées sur l’intelligence artificielle et l’analyse des vidéos prises par des caméras embarquées filmant les manœuvres d'approche et de séparation.
Secundo, cela va nécessiter des développer un nouveau système de communication à haut débit et à faible latence entre les deux aéronefs. Le ravitailleur doit pouvoir transmettre des ordres de guidage, de positionnement, de cap, de vitesse… au drone à ravitailler.
Tertio, il faudra développer l’ensemble des algorithmes qui vont permettre le contrôle et le guidage des aéronefs.
Des opérations qui peuvent durer 10H00
Airbus se donne deux ans pour développer ces briques technologiques. L’industrialisation et la commercialisation d’une solution dépendra ensuite de l’intérêt des armées pour telle solution.
Airbus a déjà obtenu une première certification pour sa solution d’automatisation pour l’A330 MRRT, son ravitailleur. Elle reste partielle puisqu’elle nécessite encore l’intervention d’un opérateur humain pour surveiller la bonne exécution de la mission. «Cette automatisation permet déjà de réduire significativement la charge de travail de l’opérateur chargé du refueling. Dans le cadre d’une flotte complète d’appareils, les opérations de ravitaillement peuvent durer jusqu’à une dizaine d’heures», explique Sandra Bour Schaeffer, responsable d’Airbus UpNext.
Airbus développe les premières technologies de ravitaillement de drone entièrement automatisées - L'Usine Nouvelle
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