Monsieur le président,
Je remercie le Brésil pour l’organisation de cette réunion et les différents intervenants pour leurs présentations.
Les stratégies de communication des opérations de paix peuvent servir la protection des civils et la mise en œuvre des mandats. Elles permettent d’assurer une information en temps réel des populations sur leur environnement sécuritaire. Elles doivent contribuer au bon fonctionnement des réseaux d’alerte précoce et de réaction rapide. En exploitant le potentiel du numérique, la communication peut contribuer à lutter contre les discours de haine, les incitations à la violence et les tentatives de manipulation de l’information.
Vis-à-vis de l’Etat hôte, la communication stratégique doit nourrir une confiance mutuelle et un dialogue régulier, gages d’efficacité et d’acceptation de l’opération de paix. L’échange d’informations sur la situation sur le terrain et sur les attentes des parties prenantes contribue à la mise en œuvre des mandats.
Le travail d’écoute et de pédagogie auprès des autorités des communautés locales doit se poursuivre pour renforcer les partenariats et protéger les civils. Je salue ici le rôle exemplaire de Radio Okapi, au sein de la MONUSCO en République démocratique du Congo, et de Mikado FM au Mali, pour informer les populations de manière fiable.
Les opérations de paix font face à des environnements de plus en plus hostiles et sont directement prises pour cible, y compris dans le domaine de la communication. Des campagnes de manipulation de l’information massive ont lieu en République centrafricaine ou encore au Mali. Ces campagnes menées sur les réseaux sociaux ont pour but de saper la crédibilité et la réputation des casques bleus. Elles rendent l’environnement opérationnel plus complexe.
Des initiatives sont prises pour renforcer la sécurité des casques bleus et leur perception sur le terrain. La MINUSS a développé un groupe WhatsApp avec des relais d’influence pour répondre aux fausses informations sur son action. La MINUSMA forme des journalistes à la vérification des faits et diffuse des messages en langue locale pour prévenir les tentatives de manipulation de l’information. De telles initiatives doivent se multiplier.
Pour les renforcer, la France compte sur la mise en œuvre de la Stratégie pour la transformation numérique du maintien de la paix. Elle permettra de soutenir le développement de capacités au sein des opérations pour détecter, analyser et répondre aux éléments potentiels de désinformation.
Les Nations unies doivent enfin disposer des moyens adéquats pour développer une communication stratégique.
Il faut en priorité adopter une approche intégrée de la communication, mission par mission, à chaque échelon, autour de messages communs. Je pense notamment à la promotion des agendas Femmes, paix et sécurité et Jeunes, paix et sécurité.
Une approche intégrée contribuera aussi à renforcer la coordination entre les composantes militaires, policières et civiles des opérations. Cette approche doit s’étendre à l’ensemble des agences, fonds et programmes des Nations unies lorsqu’une opération de paix est en transition ou en phase de retrait.
Il importe de doter les opérations de paix des moyens nécessaires. La maîtrise des technologies de l’information et de la communication est indispensable, notamment pour atteindre les plus jeunes. Le Secrétaire général pourra compter sur l’appui de la France, qui apporte déjà près de 700 000 dollars en 2021 et en 2022 pour la communication numérique du maintien de la paix.
Mais ce sont avant tout les femmes et les hommes sur le terrain qui sont les visages et les voix des opérations de paix. Leur communication doit être proactive, adaptée au contexte et se faire dans la langue locale. Pour cela, la formation des personnels est indispensable et elle incombe au premier chef aux pays contributeurs de troupes.
La France continuera à soutenir le multilinguisme dans les opérations de paix, notamment à travers la formation des instructeurs des contingents francophones en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie.
Monsieur le président,
Beaucoup reste à faire. La France continuera à soutenir l’initiative A4P+ du Secrétaire général, y compris pour exploiter le potentiel de la communication stratégique au service de la paix.
Je vous remercie./.
"La maîtrise des technologies de l'information et de la communication est (...) - France ONU
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