«Nos matériels ne sont pas encore amortis, qu’une nouvelle technologie arrive sur le marché», explique Yvon Sarraute, président de la cuma tarn-et-garonnaise de Meauzac Barry.
La technique va vite. D’où le choix de la vingtaine d’adhérents de cette cuma d’investir et de renouveler régulièrement certains matériels en cuma, pour maintenir la rentabilité des exploitations. «Un exemple: l’effeuilleuse. Nous avons investi l’hiver dernier dans cette machine qui souffle sur les feuilles et en fait tomber une partie une semaine avant la récolte. L’objectif est d’améliorer la coloration des fruits. Il y a cinq ans, personne n’en parlait», explique Yvon Sarraute.
Spécialisation et technicité
Les 20 adhérents travaillent sur des exploitations très spécialisées en arboriculture, sur des terres principalement alluviales, à proximité des rives du Tarn. Pommes et poires constituent les principales productions, complétées par les fruits à noyaux (nectarines, pêches, prunes, cerises, etc.), avec en complément quelques surfaces en céréales. Les surfaces sont irriguées et équipées de dispositifs d’aspersion pour lutter contre le gel, mais aussi de filets paragrêle.
«Sans ces protections, il serait impossible de produire», note Yvon Sarraute, qui estime qu’un aléa climatique impactant fortement la production survient une année sur deux.
«Certains adhérents adhèrent tous au groupement de producteurs Blue Whale et/ou à la Société d’intérêt coopératif agricole [Sica] Stanor à Moissac.» Le fait d’avoir les mêmes interlocuteurs, les mêmes cahiers des charges «permet de consolider les besoins et les demandes pour investir en commun», indique Yvon Sarraute.
Le président note avec satisfaction que tous les adhérents à la coopérative ont des repreneurs. Même tendance au renouvellement à la cuma de Meauzac Barry où 50% des adhérents ont entre 20 et 35 ans. «Dans nos exploitations, les résultats sont positifs à la fois techniquement et économiquement. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas de motif d’inquiétude», tempère-t-il, avant de citer en exemple la gestion de l’eau, la diminution du recours aux intrants et la pénurie de main-d’œuvre.
«Mais globalement, nos exploitations spécialisées se portent bien. Et nos circuits permettent d’exporter dans plus de 80 pays: chaque type de fruits trouve ainsi son marché.» Surfaces bio et conventionnelles cohabitent bien, y compris chez les adhérents de la cuma.
Complémentarités des générations et du territoire
Yvon Sarraute envisage des complémentarités au niveau des générations et du territoire.
«Je suis aujourd’hui installé en Gaec avec ma famille. Une fois que mon fils s’est installé, je me suis un peu dégagé de l’exploitation et j’ai pris un bon nombre de responsabilités, notamment dans les domaines de l’emploi salarié et des techniques. Je suis par exemple président du Céfel [Centre d’expérimentation fruits et légumes]. Et je mets quelques surfaces à disposition pour expérimenter. On doit innover pour s’améliorer, rentabiliser et pérenniser nos exploitations»
«Cela a permis à la génération suivante de ‘s’éclater’ professionnellement parlant. De mon côté, je recueille des informations précieuses. Si j’ai connaissance d’un dispositif qui aidera les agriculteurs, je ne le garde pas pour moi. C’est aussi pour cette raison que je fais le marché du samedi matin à Montauban. Cela me permet de discuter avec tout le monde. Les consommateurs, mais aussi les producteurs.»
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