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Le spécialiste de la fabrication de satellites Thales Alenia Space a été sélectionné par la Commission européenne pour mener « une étude de faisabilité » sur « l’installation de centres de données en orbite terrestre ». L’objectif de l’UE est d’endiguer la prolifération des fermes de serveurs informatiques terrestres qui consomment de plus en plus d’énergie et dont l’impact environnemental devient un problème majeur.
Notre monde numérique est atteint depuis longtemps « d’infobésité » avec un trop plein de données transitant par internet que l’on doit en permanence stocker et gérer. Jusqu’à présent, les industriels de la high tech multipliaient des centres de données, qui engloutissent, pour leurs besoins de fonctionnement et le refroidissement de milliers d’ordinateurs, une électricité souvent issue des énergies fossiles.
Mais crise climatique et énergétique oblige, la Commission européenne, dans le cadre de son plan intitulé le Green Deal ou Pacte Vert, a décidé de limiter l’empreinte environnementale de ces structures énergivores. Ce projet consisterait à satelliser les centres de données en orbite autour de la Terre. Une étude de faisabilité vient d'être confiée à l'industriel franco-italien Thalès Alenia Space. Cette constellation de serveurs informatiques orbitaux sera alimentée par des panneaux solaires, précise Yves Durand de la direction technique du groupe Thalès, au micro de Simon Rozé, journaliste à RFI, spécialiste de l'espace.
Transmission de données entre la Terre et l'espace : « Pas de problème majeur », assure Thalès
« Les systèmes informatiques employés par les centres serveurs s’adaptent bien à l’environnement spatial et la transmission entre l’espace et la Terre des données stockées en orbite ne pose pas de problème majeur. Alors que les échanges d’information numérique s’opèrent au sol par l’intermédiaire de câbles, dans l'espace ces liaisons sont réalisées à l’aide de faisceaux optiques », dit Yves Durand, qui poursuit : « Concrètement, les serveurs orbitaux se présenteraient sous la forme de racks informatiques qui seront alors placés dans des modules et assemblés directement dans l’espace à l’aide de systèmes robotiques spatiaux que Thales maîtrise assez bien. »
Yves Durant ajoute : « Cette constellation de serveurs sera placée sur des orbites en permanence éclairées par le soleil, afin de se passer de batteries lourdes et encombrantes. L’avantage de l’environnement spatial est que la place n’est pas limitée, mais cette étude de faisabilité porte aussi sur les besoins de duplication des données, ainsi que leur redondance dans ces serveurs orbitaux nécessitant, par ailleurs, des procédures de maintenance optimisées, afin d’assurer leur bon fonctionnement. »
Informatique en nuage extraterrestre
Cette étude de faisabilité se nomme Ascend. Ce sigle est l’abréviation, en français, de « Cloud spatial avancé pour une souveraineté des données européennes et une émission zéro net ». Le groupe Thalès Alenia Space est chargé par la Commission européenne de démontrer que « les émissions carbones associées à ces nouvelles infrastructures en orbite sont moindres que celles produites par les centres de données terrestres ».
Cette étude, qui dura environ 16 mois, doit aussi garantir aux industriels européens de la high-tech et du spatial, associés au projet, l’opérabilité de cette informatique en nuage extraterrestre, qui serait déployée le plus rapidement possible dans l’espace.
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Nouvelles technologies - Des centres de données sur orbite? - RFI
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