Mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030. C’est l’objectif débattu en ce moment par les représentants de chaque Etat à la COP 15 (conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique) qui se déroule à Montréal au Canada. Pour répondre à ce défi, certaines entreprises s’inspirent de la nature pour façonner leurs innovations : on appelle ça le biomimétisme. Voici 5 exemples de sociétés françaises qui ont adopté cette démarche.
Glowee illumine les villes grâce à la bioluminescence
À la nuit tombée, on peut parfois voir les vagues briller d’une lumière bleue au moment où elles s’écrasent sur le rivage. Ce phénomène est dû à des organismes luminescents qui produisent de la lumière. À l’image des lucioles et de nombreuses espèces marines, cette lumière est fournie grâce à des bactéries, des organismes vivants cultivables à l’infini. La startup de biotechnologies Glowee reproduit cette bioluminescence pour éclairer les villes. Les principaux clients de l’entreprise sont des collectivités locales, des campus ou des intermédiaires de l'aménagement du territoire tels que des promoteurs et des architectes. Cette innovation pourrait concurrencer la LED, dont la fabrication très énergivore nécessite l'utilisation de terres rares. Les bactéries bioluminescentes ont quant à elles une durée de vie potentiellement infinie et sont totalement biosourcées. Glowee devrait prochainement lancer une expérimentation à Rambouillet en installant des panneaux d’affichage en extérieur. Cette expérience permettra de mesurer le retour des citoyens sur ce type de technologie et de définir de nouveaux projets d’aménagement et d’éclairage pour la ville.
Bioteos purifie l’air grâce à des microalgues
Toujours dans un objectif de dépolluer les villes, Bioteos a mis au point un système de purification d'air à partir de microalgues qui se nourrissent de la pollution. Cette innovation a pour vocation d’être utilisée dans les espaces intérieurs accueillant du public, tels que les métros, les écoles ou les bureaux. Après deux ans de R&D et le dépôt de plusieurs brevets, les deux fondateurs, Romain Baheux et Romain Dhenin, ont lancé en mars dernier une première expérimentation grandeur nature dans le métro lillois. Cet essai est mené en partenariat avec la Métropole européenne de Lille (MEL) et Atmo Hauts-de-France. Ce dernier, qui est un observatoire de la qualité de l'air, a pris des mesures avant l'expérimentation, rendra ses conclusions en fin d'année sur l'efficacité de l’innovation. Si les résultats sont probants, la MEL pourrait décider de déployer ce purificateur dans toutes les stations du métro lillois.
BioInspir dépollue les sols grâce aux plantes
« Nous avons réussi à créer une alliance entre chimie et écologie », se réjouit Claude Grison, la fondatrice de BioInspir. Cette société industrielle, implantée à Montpellier, s'appuie sur le pouvoir des plantes pour absorber les métaux lourds des effluents industriels. L’objectif est de dépolluer les sols et et de récupérer les métaux absorbés pour les valoriser. Les éléments métalliques deviennent alors d’excellents « écocatalyseurs », 100 % biosourcés, utiles aux industries pharmaceutique, cosmétique ou encore à la chimie fine pour produire d’autres molécules. A travers cette innovation de rupture, la chercheuse au CNRS est pionnière de l’écocatalyse, une nouvelle approche scientifique combinant écologie et chimie. Claude Grison a d’ailleurs remporté cette année le prix de l’inventeur européen décerné par l'Office européen des brevets.
Corail Artefact sauve les coraux grâce à la dentelle
Ils ne couvrent que 0,2 % de la surface des océans mais des centaines de millions de personnes en dépendent pour se nourrir, travailler ou se protéger des tempêtes et de l'érosion. Les récifs coralliens, l'un des écosystèmes les plus anciens, disparaissent petit à petit à cause du réchauffement climatique. La startup Corail Artefact teste des solutions écologiques et des matériaux innovants pour permettre au corail de se régénérer et reconstituer les barrières en danger. Jérémy Gobé, artiste plasticien et fondateur de l’entreprise, a développé une solution inédite basée sur un motif de dentelle du Puy-en-Velay. « Les coraux ont beaucoup de prédateurs. Si les larves n'ont pas de support, elles meurent en quelques jours. La dentelle agit comme un support protecteur au moment de la ponte. Elle peut ensuite se dégrader et disparaître », explique-t-il à Novethic. L’entrepreneur expérimente à l’aquarium Nausicaá, le plus grand d’Europe, différentes techniques pour créer un produit 100 % biosourcé et biodégradable. Des tests seront réalisés en Guadeloupe courant 2022, et les résultats sont attendus pour l'été 2023.
FinX propulse les bateaux en s’inspirant des nageoires des animaux marins
FinX ambitionne de révolutionner la propulsion nautique. L’entreprise conçoit des moteurs de bateau sans hélice en se calquant sur les mouvements des animaux marins, comme les dauphins par exemple. La startup a conçu deux moteurs électriques à nageoire pour remplacer les moteurs thermiques. Destiné au marché des loueurs de bateaux sans permis, des écoles de voile et des moteurs de petits voiliers, l’entreprise s’apprête à passer le cap de l’industrialisation avec pour objectif de produire 800 moteurs en 2023. Pour financer cette production et développer un futur moteur, destiné aux bateaux de plus grande taille pour le transport fluvial de passagers et la plaisance au moteur, FinX a réalisé un tour de table de 6 millions d’euros en octobre 2022 et ambitionne de lever 20 millions en 2023. Enfin, Harold Guillemin, PDG et fondateur, a déclaré être en discussion avec les organisateurs des JO 2024 à Paris, pour motoriser le bateau qui fera le transport de la flamme olympique lors de la cérémonie d’ouverture.
5 technologies françaises innovantes inspirées par le biomimétisme - Big média
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