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Wednesday, December 28, 2022

Les flops de 2022 en techno - Radio-Canada.ca

Elon Musk à travers l'oiseau de Twitter.

Elon Musk a eu un automne mouvementé cette année avec le rachat de Twitter.

Photo : Reuters / DADO RUVIC

Stéphanie Dupuis

Du rachat de Twitter par Elon Musk à la fermeture de Google Stadia… Il n’y a pas à dire, l’actualité technologique a été particulièrement houleuse en 2022. Le chroniqueur techno Carl-Edwin Michel décrit les événements technos des 12 derniers mois qui méritent de passer à la trappe.

La saga Twitter et Elon Musk

Le multimilliardaire Elon Musk tient les journalistes au bout de leur chaise depuis qu’il a proposé d’acheter le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars américains (environ 60 milliards de dollars canadiens) en avril.

Après plusieurs aléas judiciaires, notamment en raison de sa tentative d’annulation du rachat, le magnat des technologies s’est finalement résigné à débourser l’argent promis pour mettre la main sur le réseau de gazouillis.

Depuis, de nombreuses annonces – refonte de Twitter Blue, changement aux crochets d’authentification des profils, bannissement et restauration de comptes de journalistes, suspension des comptes faisant la promotion d’URL d’autres plateformes de réseaux sociaux, etc. – inondent les fils de presse.

« Avec [Elon Musk], ce n’est même pas chaque semaine qu’il se passe quelque chose. C’est chaque jour, chaque heure, selon ses humeurs. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

Depuis l’officialisation du rachat en octobre, Twitter est devenu une entreprise privée, gérée par une seule personne qui semble rancunière et peut décider de tout chambouler à coups de sondages en ligne, affirme le chroniqueur.

Cette instabilité, jumelée à l’affaiblissement de la modération et à la propagation de la désinformation sur le réseau social, a éloigné plusieurs entreprises qui y diffusaient de la publicité.

Mises à pied en techno

En plus d’en faire voir de toutes les couleurs aux adeptes de Twitter, le nouveau patron du réseau social a également mis à pied la moitié de son personnel.

Dans une note interne, il a demandé aux employées et employés s’ils étaient prêts à s’investir à fond, sans quoi ils devraient démissionner.

Si cette manière de faire est discutable, notons toutefois que Twitter n’est pas la seule entreprise technologique à avoir procédé à d’importantes mises à pied. Meta, par exemple, a mis à la porte quelque 11 000 personnes cet automne.

« Les entreprises se croyaient encore blindées, [s’assoyant sur leurs lauriers] avec l’économie qui leur était favorable pendant la pandémie de COVID-19. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

Le ralentissement général de l’économie, de même que les coûts liés à la pénurie de microprocesseurs, a fini par les rattraper.

Lever des fonds est beaucoup plus difficile en ce moment à cause de la conjoncture économique, ajoute le chroniqueur.

FTX, cryptomonnaies et JNF

POW! La bulle des cryptomonnaies et des jetons non fongibles (JNF ou non-fungible token, NFT, en anglais) semble avoir éclaté. Et c’est la plateforme FTX de Sam Bankman-Fried qui est devenue le symbole de cette chute.

Photo de Sam Bankman-Fried

Sam Bankman-Fried est l’un des acteurs vedettes de la scène des cryptomonnaies. Sa fortune était récemment estimée à 17 milliards de dollars.

Photo : via reuters / FTX

On se rend compte qu’il y en a qui ont essayé d’en profiter. Ils avaient le beau jeu, explique Carl-Edwin Michel.

Le fondateur de l’entreprise a été inculpé par la justice américaine en décembre pour avoir escroqué sa clientèle et ses investisseurs. Il a été arrêté aux Bahamas, où il est en processus d’extradition.

« Des gens disent que ça rappelle les années noires d’Internet, avec la bulle spéculative du ".com" [qui a affecté les valeurs technologiques à la fin des années 1990]. Ça peut ressembler à ça. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

Il s’agit d’un immense coup pour tout l’écosystème de la chaîne de blocs, ce qui est dommage, selon le chroniqueur qui croit que cette technologie n’est pas à jeter aux oubliettes.

CNN+

Vous souvenez-vous de l’échec retentissant de Quibi, une plateforme de productions télé exclusives de 10 minutes ou moins conçue pour les appareils mobiles? Le service avait été débranché six mois après son lancement.

« CNN a fait un Quibi. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

CNN a réussi à reproduire un échec encore plus grand avec son service en ligne CNN+, présenté comme l’un des projets les plus ambitieux à l’époque en matière d’information en ligne et qui devait relancer la chaîne américaine.

Le logo de CNN au sommet d'un bâtiment.

La plateforme de diffusion en continu de CNN n’aura été en ligne que 32 jours.

Photo : Getty Images / SeanPavonePhoto

Des centaines de millions de dollars ont été investis dans le service, qui promettait des contenus originaux par abonnement et qui avait même recruté Chris Wallace, un pilier de la chaîne Fox News, ainsi que Kasie Hunt, de NBC.

Au printemps, CNN+ a été débranchée moins d’un mois après son lancement.

La 5G

Pour la troisième année de suite, la 5G se retrouve au palmarès des flops technos. Cette technologie promettait d’améliorer la vitesse de transmission des données et de propulser l’Internet des objets.

« En ce moment, la 5G est presque aussi pire que la LTE. Le signal n’est tout simplement pas bon. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

La 5G n’a pas réalisé sa promesse, tranche-t-il.

Ce qui a occupé l’actualité en la matière, c’est Ottawa qui a fermé en mai la porte à l’entreprise chinoise Huawei pour le développement du réseau 5G au pays.

Le spécialiste en technologies estime que les avancées dans la mise en place du réseau 5G au Canada ont été balayées sous le tapis.

La tiktokisation des réseaux sociaux

Ce n’est pas nouveau : les réseaux sociaux aiment se copier entre eux dans l’espoir d’attirer la précieuse attention des internautes sur leur plateforme avec les plus récentes tendances.

À un moment donné, c’était les stories. Après, il y a eu les salons audio. Maintenant, ce sont les courtes vidéos à la TikTok, énumère Carl-Edwin Michel.

YouTube a les Shorts, Instagram et Facebook ont les Reels. Twitter pourrait même ramener les Vine.

« Tout le monde copie tout le monde. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

C’est le modèle : comment peut-on faire de l’argent rapidement? Ce sont des [vortex de contenus infinis] dans lesquels il est facile d’insérer de la publicité. C’est parfait pour les affaires, souligne-t-il.

Carl-Edwin Michel, qui n’est pas un grand admirateur de ce format, croit que les réseaux sociaux se tirent dans le pied en devenant du pareil au même ainsi.

Instagram a même dû faire marche arrière après avoir déployé une mise à jour laissant plus de place aux vidéos sur sa plateforme. Des internautes ont lancé une pétition, reprise par les sœurs Kim Kardashian et Kylie Jenner, demandant au réseau social de cesser de ressembler à TikTok et de se recentrer sur les photos, son premier attrait.

La fermeture de Google Stadia

La tentative de Google de se lancer dans le jeu vidéo en nuage s’est soldée cet automne en un grand échec pour le géant informatique.

« Google Stadia est un flop total. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

C’est dur, et long, de faire des jeux vidéo. Ils n’ont pas été patients, ajoute-t-il.

Jade Raymond s'exprime en public.

La Montréalaise Jade Raymond était vice-présidente et directrice de Jeux et divertissement Stadia jusqu’en 2021.

Photo : Getty Images / Justin Sullivan

À son lancement en 2018, Google avait choisi Montréal pour établir son premier studio de jeux vidéo, avec sa vedette Jade Raymond pour tenir les rênes de l’entreprise. Le géant a, en 2021, changé de stratégie en se tournant plutôt vers des studios existants pour concevoir ses jeux vidéo, entraînant du même coup la fermeture des bureaux de Stadia dans la métropole et la démission de sa directrice.

Google a finalement annoncé en septembre que son service Stadia allait être débranché et que ses utilisateurs et utilisatrices auraient droit à un remboursement.

Ça a donné la chance à Jade Raymond de créer son studio, Haven, [...] un studio indépendant québécois qui a été racheté par PlayStation. C’est le premier studio PlayStation au Canada, se réjouit tout de même Carl-Edwin Michel.

La convergence des studios de jeux vidéo

Que serait une revue de l’année techno en 2022 sans aborder le rachat par Microsoft d’Activision-Blizzard, l’entreprise gigantesque qui a donné naissance à la série à succès Call of Duty?

Le géant de l’informatique tente depuis le 18 janvier de mettre la main sur l’autre géant, cette fois-ci celui de l’industrie vidéoludique, pour une somme record de 69 milliards de dollars américains (86,4 milliards de dollars canadiens).

Des combattants sortent d'un bateau, avec de l'eau jusqu'aux genoux, pointant leurs armes devant eux.

« Call of Duty : Modern Warfare II » a été lancé en octobre.

Photo : Call of Duty

Cette transaction suscite la grogne de joueurs et de joueuses ainsi que de nombreux organismes de régulation dans le monde qui craignent que le géant rende exclusive à ses consoles Xbox la série de jeux de tir Call of Duty, notamment, ce que l’entreprise dément depuis des mois.

Carl-Edwin Michel rappelle qu’Activision-Blizzard ne se résume pas à Call of Duty. D’autres titres sont susceptibles de devenir exclusifs aux appareils de Microsoft. Rappelons que l’entreprise détient aussi les droits de World of Warcraft, de Candy Crush et de nombreux autres jeux.

« Les entreprises ne vont que faire des jeux qui rapportent, vont prendre moins de risque, et ça va tuer la créativité. »

— Une citation de  Carl-Edwin Michel

Il y a notamment Beenox, un studio québécois, qui travaillait sur le jeu Skylander. Maintenant, ils ne font que du Call of Duty, déplore Carl-Edwin Michel.

Des personnages de jeu vidéo avec des fusils.

Beenox a notamment travaillé au développement d’une nouvelle version de la carte « Rebirth Island » du jeu « Call of Duty : Warzone ».

Photo : Activision

Notons aussi le rachat de studios de Square Enix, dont Eidos Montréal et Square Enix Montréal, par le mastodonte du jeu vidéo Embracer cette année.

Le groupe suédois a mis la clé sous la porte de Square Enix Montréal trois semaines après avoir dévoilé une nouvelle identité visuelle pour le studio ainsi qu’un nouveau nom : Onoma.

Une affiche extérieure montre le logo d'Onoma et une image de jeu vidéo.

Le studio de développement de jeux mobiles Square Enix Montréal a dévoilé sa nouvelle identité de marque cet automne.

Photo : Onoma

Le catalogue de l’entreprise était riche de plusieurs succès, dont le jeu Deux Ex Go, qui figurait parmi les 100 meilleurs jeux de casse-tête sur l’App Store. Cela n’a pas été suffisant pour qu’il soit sauvé par le nouveau propriétaire, qui a annoncé son débranchement, avec d’autres titres, en novembre.

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