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Wednesday, March 1, 2023

« Les technologies de contrôle de la pluie dont fait usage la Chine doivent être encadrées » - Le Monde

A l’heure où le changement climatique exerce un peu plus son œuvre, entraînant notamment une modification profonde des régimes pluviométriques, il convient de s’attarder sur les techniques destinées à faire pleuvoir ou, à l’inverse, à faire cesser la pluie. Celles-ci ne relèvent plus de la science-fiction, comme au temps où Edgar P. Jacobs les faisait découvrir aux lecteurs des aventures de Blake et Mortimer dans SOS Météores. Les deux aventuriers étaient alors confrontés aux plans machiavéliques du professeur Miloch et du colonel Olrik, visant à modifier le temps en créant une pluie incessante pour semer le chaos et faciliter une invasion militaire ultérieure.

En 1959, les techniques artificielles de pluviométrie via ensemencement de nuages (ou cloud seeding) existaient déjà et ont dû à l’évidence inspirer le bédéiste. Un chimiste travaillant pour General Electric, Vincent Schaefer, est à l’origine des premières expériences en la matière. Parce qu’il les jugeait prometteuses, le ministère de la défense américain s’est ensuite associé à General Electric pour étendre ces recherches à la lutte contre les ouragans, avant de donner naissance au projet Cirrus – ce dernier visant à expérimenter militairement les techniques d’ensemencement dans les basses couches de nuage avec de l’iodure d’argent.

L’état-major américain utilisera ces techniques durant la guerre du Vietnam, à travers le projet Popeye, afin de ralentir la progression des colonnes logistiques de l’armée nord-vietnamienne en inondant la piste Ho Chi Minh. Les résultats furent jugés suffisamment prometteurs pour que le Pentagone poursuive l’opération de 1967 à 1972.

Maîtrise chinoise

L’arme de la modification climatique sera formellement interdite le 5 octobre 1978 par l’entrée en vigueur de la convention internationale Enmod (Environmental Modification Convention) ; les Etats signataires s’engageant « à ne pas utiliser à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles des techniques de modification de l’environnement ayant des effets étendus, durables et graves en tant que moyens de causer des destructions ou des préjudices à tout autre Etat partie » (article 1er).

Force est cependant de constater que la géo-ingénierie, à savoir la capacité qu’a désormais l’homme à modifier le temps qu’il fait, échappe aujourd’hui à Enmod et ne fait l’objet d’aucune convention internationale pour temps de paix. Le National Intelligence Council américain a du reste prévenu dès 2020 que l’absence de dialogue international sur le sujet pouvait conduire un Etat ou un groupe d’individus à manipuler le climat.

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