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Sunday, March 26, 2023

Paris veut l'intégration complète du nucléaire dans le Net-Zero Industry Act - EURACTIV France

En amont du sommet européen qui s’est ouvert jeudi (23 mars) à Bruxelles, l’Élysée a demandé aux États membres de décider « une bonne fois pour toutes » si le nucléaire était un atout pour la décarbonation de l’industrie européenne. 

Jeudi dernier (16 mars), la Commission européenne a dévoilé sa proposition de texte Net Zero Indusry Act (NZIA) visant à ce que d’ici 2030, 40% des besoins de l’UE pour développer ses technologies propres soient couverts par des capacités industrielles européennes.

À cet effet, le texte liste plusieurs technologies, dont le nucléaire. Un « signal politique positif », arguaient les défenseurs du nucléaire, ce qu’a confirmé le cabinet du président de la République lors d’une conférence de presse mardi (21 mars) en amont du conseil européen des 23 et 24 mars.

En revanche, « la négociation ne fait que commencer » a précisé l’Élysée : il faut encore « élargir le champ des technologies couvertes, puisque les technologies nucléaires ne sont que partiellement couvertes dans ce règlement ».

En effets, le texte ne couvre que le « nouveau » nucléaire, c’est-à-dire les « technologies avancées pour produire de l’énergie à partir de nucléaire avec un minimum de déchets et les petits réacteurs modulaires ». Le texte fait donc fi du nucléaire existant que la France tente de redévelopper et d’imposer dans le débat politique européen. 

Pis, le « nouveau » nucléaire ne figure dans le texte que comme technologie « à émission nette » et non parmi les technologies « stratégiques » présentent dans l’annexe du texte qui, elles, « bénéficieront d’un soutien particulier et seront soumises au critère de référence de production nationale de 40 % », selon la Commission européenne.

Paris s’agace, les eurodéputés confiants

Cette reconnaissance partielle du nucléaire ne sert qu’à « câliner Paris » se navre auprès d’EURACTIV France une source au sein de l’industrie nucléaire.

« L’IRA américain, qui motive en grande partie les ambitions du NZIA, ne fait pas la différence entre les technologies d’avenir », complète Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française de l’énergie nucléaire.

Le débat qui s’ouvrira au Parlement européen pour amender la proposition de la Commission sera donc crucial pour la France.

« La bataille va, de fait, se mener sur le contenu de l’annexe, qui est absolument déterminante », nous confirme le cabinet de François-Xavier Bellamy, chef de la délégation française au Parti populaire européen (PPE — droite)

Dès avant les négociations, l’eurodéputé centriste (Renew) Christophe Grudler se disait « confiant » auprès d’EURACTIV France. 

Un certain nombre d’États membres sont favorables au développement du nucléaire et leurs délégations au Parlement européen ne devraient pas faire faux pas.

L’Allemagne n’en fait pas partie, mais néanmoins, « les hauts responsables allemands du PPE sont favorables à la neutralité technologique et ne veulent donc exclure aucune technologie. Y compris le nucléaire », a déclaré à EURACTIV Allemagne une source proche de la délégation allemande du PPE, plus grande délégation europarlementaire, sans toutefois préciser s’ils soutiennent le nucléaire en tant que technologie « stratégique ».

« La bataille sera âpre »

Rien n’est joué donc, et « la bataille sera âpre », prédit à EURACTIV France Marie Toussaint, eurodéputée écologiste (Les Verts/ALE) opposée au nucléaire.

Pour l’heure, « les compromis inscrits dans le texte [NZIA] existant confirment une très forte résistance européenne au projet ultra nucléaire d’Emmanuel Macron », avance-t-elle. 

D’autant qu’après le Parlement viendra le Conseil de l’UE. Nul doute que l’Allemagne et ses alliés anti-nucléaire, notamment luxembourgeois et autrichiens, n’auront pas l’intention de céder. 

Pour ces pays, il apparaît en effet difficile d’accepter que l’argent du contribuable puisse financer le développement de nouvelles centrales nucléaires en Europe – même indirectement, par le biais du budget européen.

La France, elle, s’agace de ce traitement « hétérogène » du nucléaire.

En amont du conseil européen, durant lequel le sujet sera abordé, l’Élysée a demandé que les États membres « décident une bonne fois pour toutes si nous estimons que l’énergie nucléaire joue un rôle dans la décarbonation ou pas ».

« Soit nous répondons oui et il faut l’inclure dans l’intégralité des textes. Soit, nous répondons non ».

[Édité par Frédéric Simon]

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