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Tuesday, May 9, 2023

Quand les militaires misent sur les technologies vertes - korii.

«Une guerre propre, c'est une guerre où le trou est dans l'ennemi plutôt que dans la couche d'ozone.» Il y a moins d'un an, la chaîne YouTube «Yes vous aime», emmenée par Bertrand Usclat, tournait en dérision les ambitions écologiques de l'armée française. Militaires à vélo, ramassage des douilles à la main, chars à énergie solaire... Si la vidéo était franchement drôle, la transition écologique des armées n'en est pas moins un sujet sérieux.

Dès 2020, le ministère français des Armées s'est doté d'une «stratégie énergétique de défense» afin de réduire la dépendance de l'appareil militaire au pétrole et de prendre sa part dans la transition énergétique, grâce aux nouvelles technologies et aux carburants alternatifs.

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Le document alors dévoilé préconisait également la réduction de la consommation d'énergies fossiles par la sobriété et l'écoconception, et la mise en place de chaînes d'approvisionnement sécurisées pour les éléments indispensables à cette transformation (batteries, panneaux solaires, matières premières, etc.).

«L'hybridation des motorisations semble prometteuse pour le milieu terrestre. Dans le champ des carburants de rupture, les biocarburants apparaissent comme la meilleure option à moyen terme permettant de décarboner le secteur aéronautique de défense. Dans le secteur naval, l'optimisation énergétique à bord sera privilégiée. Pour le stationnement, l'autoconsommation sera recherchée», détaillait le ministère des Armées.

Armée de Gaïa

Ainsi, la France entend développer d'ici à 2030 une version hybride de ses Griffon et Véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI). En plus de les émanciper partiellement du pétrole, cette transformation présente des avantages sur le plan militaire. En générant moins de chaleur et moins de bruit, les blindés deviennent plus difficiles à détecter pour l'ennemi. Leur manœuvrabilité et capacité d'accélération devraient également s'en trouver améliorées.

Comme le relatait Slate le 5 avril dernier, le projet de fonds européen de défense «Camps militaires déployables indépendants et efficaces énergétiquement», plus communément appelé INDY, vise à rendre plus autonomes les regroupements de troupes à l'étranger. Actuellement presque intégralement dépendants des énergies fossiles, ceux-ci devraient pouvoir générer leur propre électricité, notamment grâce au solaire. Côté français, y participent le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), ainsi que les sociétés Ineo Défense et Hensoldt.

Le même sujet fait l'objet d'un appel à projets de l'Agence d'innovation de défense (AID). En plus du photovoltaïque, l'AID donne pour pistes l'éolien, la génération d'électricité par aimants, ou encore la transformation de la chaleur, des vibrations ou des ondes wifi (en milieu urbain).

Défi aérien et maritime

L'aviation est l'un des secteurs les plus difficiles à décarboner: les chasseurs et (très) gros porteurs ne voleront ni avec des batteries, pour le moment trop lourdes, ni à l'hydrogène, à cause des difficultés de stockage et du risque d'explosion. Comme indiqué dans la stratégie énergétique de défense, la piste privilégiée pour réduire l'empreinte carbone de tels équipements repose donc sur les biocarburants.

Néanmoins, en ce qui concerne les drones fonctionnant avec des moteurs thermiques, l'électrification –que ce soit par des batteries ou des piles à combustibles, notamment à hydrogène– présente les mêmes avantages que les véhicules terrestres en matière de furtivité. Pour cette raison, le CEA développe, aux côtés du Centre de recherche de l'École de l'Air (CREA) et de l'industriel Atechsys, un drone volant à hydrogène présenté comme 100% français et dénommé Rapace.

Du côté de la Marine nationale, si les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) et le porte-avions Charles de Gaulle fonctionnent déjà avec une source d'énergie dite «propre» –l'atome–, décarboner le reste de la flotte s'avère également plus ardu. Le recours au gaz naturel liquéfié, vers lequel se tourne une partie de la marine marchande, a rapidement été écarté. L'état-major privilégie les moteurs hybrides pour certains vaisseaux, et les biocarburants à plus long terme.


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