Ces derniers mois ont connu une accélération spectaculaire dans l’usage de technologies favorisant la surveillance des citoyens, au prétexte de leur « sécurité ». La succession de législations qui les introduisent, dans un laps de temps extrêmement bref, notamment dopé par l’organisation prochaine des Jeux Olympiques de 2024, a de quoi déboussoler. La loi du 24 janvier 2022, tirant les conséquences d’une censure par le Conseil constitutionnel, a notamment autorisé l’emploi par les forces de l’ordre de drones à des fins de prévention des atteintes à l’ordre public ; la loi du 19 mai 2023 a autorisé l'expérimentation de la « vidéosurveillance intelligente » ; le 12 juin 2023, le Sénat a adopté une proposition de loi destinée à expérimenter pour une durée de trois ans le recours à la reconnaissance faciale dans l’espace public…
A la propagation de ces technologies récentes, s’ajoute également une extension des techniques d’investigation sur des technologies plus usuelles, comme le smartphone. Le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027, en cours de discussion, a ainsi ouvert la possibilité d’activer à distance un téléphone portable pour géolocaliser ou procéder à des écoutes… Nos gouvernants, friands de ces technologies qui servent leurs intérêts, ne sont que peu ralentis, soit parce que les contre-pouvoirs sont atones, soit parce que le plus grand nombre s’en désintéresse. L’heure doit être celle du sursaut.
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