La course mondiale à l'exploration de la Lune s'intensifie après que l'Inde a réussi mercredi à y poser un engin spatial. Avant elle, seuls les Etats-Unis, l'Union soviétique et la Chine avaient déjà réussi des alunissages. Preuve que les nouvelles technologies ne facilitent pas forcément la tâche des ingénieurs, la Russie vient pour sa part d'échouer dans une nouvelle tentative, sa sonde Luna-25 s'étant écrasée samedi dernier sur le sol lunaire.
Voilà qui ajoute à la fébrilité des Japonais chargés de faire décoller dimanche une fusée qui emportera un petit module d'alunissage. Une nouvelle tentative après des essais nippons infructueux et un report d'un jour, en raison de mauvaises conditions météo attendues samedi sur le site de lancement de l'agence spatiale japonaise (Jaxa) à Tanegashima (sud-ouest du pays).
Le Japon veut effacer le souvenir de ses échecs répétés
Le Japon avait déjà tenté en novembre dernier de poser une mini-sonde sur la Lune qui avait été embarquée à bord de la mission américaine Artemis 1. Mais la communication avec "Omotenashi" ("hospitalité" en japonais) avait été perdue peu après son éjection dans l'espace, en raison d'une défaillance de ses batteries.
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Après l'échec de son lanceur de petite taille Epsilon-6 peu après son décollage en octobre dernier, la Jaxa a connu deux autres revers en février et mars de cette année avec son lanceur de nouvelle génération H3, qui n'a toujours pas réussi une première mission. Et en avril de cette année, une jeune entreprise privée japonaise, ispace, a échoué à faire alunir son module Hakuto-R, qui s'est probablement écrasé sur la surface du satellite naturel de la Terre.
Atteindre un point d'alunissage précis reste un défi technique
Le projet en préparation consiste notamment à tester (après quatre à six mois de vol en orbite lunaire) une technologie d'alunissage de haute précision, à 100 mètres maximum de sa cible contre plusieurs kilomètres habituellement, avec une sonde de petite dimension et légère (700-730 kg). D'où le nom de ce module, SLIM (Smart Lander for Investigating the Moon), et son surnom de "Moon Sniper".
Pour les robots mobiles d'exploration, "parcourir des pentes raides et un terrain accidenté représente encore un niveau de difficulté élevé. C'est pourquoi il est important de réussir à poser (des engins spatiaux, NDLR) avec une haute précision pour permettre une exploration efficace à l'avenir", a expliqué la Jaxa sur son site. En outre, les zones propices à l'exploration des régions polaires de la Lune "se limitent à une surface très réduite".
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"Les alunissages restent une technologie très difficile" à maîtriser, a souligné jeudi devant la presse le responsable du projet SLIM, Shinichiro Sakai, qui a exprimé par la même occasion son respect pour le succès de la mission indienne. En cas d'alunissage réussi, SLIM devra aussi mener à l'aide d'une caméra multispectrale des analyses de la composition de roches censées provenir du manteau lunaire, la structure interne de la Lune encore très mal connue.
La fusée H2-A de la Jaxa, qui doit décoller dimanche à 09H30 heure japonaise (00H30 GMT), doit aussi emmener dans l'espace un satellite appelé XRISM, une mission d'imagerie en rayons X et spectroscopie, fruit d'une collaboration entre la Jaxa, la Nasa et l'ESA. "L'astronomie en rayons X nous permet d'étudier les phénomènes les plus énergétiques de l'Univers. Elle détient la clé pour répondre à des questions importantes de l'astrophysique moderne : comment les plus grandes structures de l'Univers évoluent, comment la matière dont nous sommes finalement composés a été distribuée dans le cosmos, et comment les galaxies sont façonnées par des trous noirs massifs en leur centre", a expliqué Matteo Guainazzi, scientifique du projet de l'ESA pour XRISM.
(Source : AFP).
Le Japon testera une technologie d'alunissage de haute précision - Challenges
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