L'OTAN l'a annoncé le 1er août dans un communiqué, 23 de ses pays membres ont rassemblé un milliard d'euros dans un fonds d'innovation baptisé NIF. Se définissant comme "le premier fonds de capital-risque multi-souverain au monde", ce dernier "investira dans des start-up qui développent des solutions technologiques de pointe, en tirant parti du potentiel d'innovation commerciale pour relever les défis cruciaux en matière de défense et de sécurité."
Les premiers investissements seront annoncés en septembre. Ils interviendront principalement en phase de démarrage des start-ups, de la phase pre-seed aux levées de fonds en série B. Parmi les secteurs visés, l'intelligence artificielle, la biotechnologie, l'informatique quantique, la technologie spatiale, l'énergie, les nouveaux matériaux et procédés de fabrication, et les communications de nouvelle génération.
"Sécurité, liberté et autonomisation de l'homme"
Depuis la guerre en Ukraine, la pandémie de Covid-19 et, plus récemment le boom de l'intelligence artificielle, le soutien à l'innovation technologique par le prisme de la souveraineté est devenu une priorité pour de nombreux pays et continents. Après avoir lancé en début d'année un accélérateur de start-up baptisé DIANA, l'OTAN souhaite avec le NIF investir à la fois dans des technologies qui peuvent apporter des solutions à ces épisodes de crise, mais également placer ses pions et s'assurer un rôle dans la gouvernance des technologies d'avenir. Le tout sans avoir à abandonner le sort de ses citoyens à une poignée de superpuissances privées ou étatiques.
C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le NIF ne soutiendra pas des géants du numérique mais se concentrera dans un premier temps sur des jeunes start-up. Reste à voir quels critères l'organisation transatlantique se fixera et s'ils seront rendus publics. Investira-t-elle dans le secteur controversé des armes de guerre dopées à l'intelligence artificielle, celles-là même que veut bannir l'actuel secrétaire général de l'ONU ? "L'innovation dans les technologies émergentes et de rupture doit être responsable et guidée par des principes fondamentaux : la sécurité, la liberté et l'autonomisation de l'homme", veut rassurer Andrea Traversone, directeur associé du fonds.
Sans les Etats-Unis, la France et le Canada
À ce stade, 23 des 31 pays membres de l'OTAN participent au projet et ont mis chacun plusieurs millions sur la table. La liste complète est la suivante : Allemagne, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Turquie. La Suède, qui ne fait pas partie de l'OTAN, rajoutera 40 millions d'euros à l'enveloppe globale, d'après le média TechCrunch.
La France, le Canada et les Etats-Unis, pourtant membres notables de l'organisation transatlantique, figurent parmi les absents du NIF. TechCrunch précise toutefois que d'autres sommes seront investies dans le fonds et qu'il devrait être pérennisé à l'avenir. Ce qui signifie peut-être que d'autres pays de l'alliance transatlantique rejoindront le navire dans les prochaines années.
L'OTAN débloque 1 milliard d'euros pour financer des technologies innovantes de défense - Usine Digitale
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