Du quantique à l’IA générative
Le secteur recouvre une large variété de technologies de rupture, du quantique à l’IA générative, en passant par le new space ou la blockchain. L’Europe a mis du temps à monter dans le train, mais elle rattrape son retard. Selon une étude de Dealroom, le capital-risque européen, qui ne représentait que 10 % des investissements dans la deeptech en 2018, en constitue près de 20 % aujourd’hui. Mais la France n’est pas la mieux placée. Entre 2016 et 2022, toujours selon Dealroom, les fonds de capital-risque français ont injecté près de 10 milliards de dollars dans le secteur. C’est pas mal, mais c’est trois fois moins qu’au Royaume-Uni.
Du point de vue de l’investisseur, les matières deeptech peuvent faire peur. Les venture capitalists dans l’Hexagone ont jusqu’à présent concentré leurs moyens sur les logiciels et les plateformes. Ils manquent encore de maturité sur ces matières plus complexes. Et les experts se comptent sur les doigts d’une main : Charles Beigbeder, fondateur d’Audacia ou Bertrand Diard, de Serena, qui vient de lancer son deuxième fonds Data Ventures axé, notamment, sur l’IA, le quantique et la blockchain. L’équipe de Jolt Capital se concentre sur les start-up de deeptech depuis des années. Julien Codorniou, ancien de Microsoft et de Facebook, aujourd’hui investisseur chez Felix Capital, à Londres, est également un spécialiste reconnu de ces matières.
Rentabilité plus incertaine
Mais on ne s’improvise pas VC dans la deeptech. Le risque est plus grand, l’investissement souvent plus important et la rentabilité plus incertaine. La technologie profonde tricolore tient donc enfin son fan-club. L’association France Deeptech s’est lancée avec ses 120 premiers membres. Parmi ceux-ci : Bpifrance, des start-up comme Pasqal, Tehtris, ou Alice & Bob ; des fonds, comme Audacia, Omnes ou Jolt ; des labos de recherche comme le CNRS ou le CEA. Objectif : faire émerger des champions mondiaux du secteur.
Présidée par Michel de Lempdes, managing partner d’Omnes, l’association s’est déjà donné plusieurs thèmes de travail : le financement, les transferts de technologie, la commande publique ou la réglementation du vivant. Autant de sujets qui démontrent bien les spécificités de ces industries qui réclament un temps long.
Figures de la deeptech
Le premier bureau de l’association rassemble quelques grandes figures de la deeptech française. La présidence par assurée par Michel de Lempdes, Managing Partner d’Omnes Capital et il sera entouré de quatre vice-présidents : Jean-François Morizur, CEO de Cailabs, Eléna Poincet, CEO de Tehtris, Régis Saleur, managing partner de SuperNova Invest, et Jean Schmitt, managing partner de Jolt Capital. Charles Beigbeder, founding partner d’Audacia assure le secrétariat général. Nadine Bongaerts, chief innovation officer de Gourmey, est trésorière.
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