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Wednesday, January 31, 2024

À Lannion, Lumibird poursuit sa course en tête des technologies laser - Le Télégramme

À Lannion, Lumibird est un fleuron industriel et technologique. Fondée en 2018, dans la foulée du regroupement de Keopsys et Quantel, l’entreprise spécialisée dans les lasers n’a cessé de croître, passant de 400 salariés dans le monde à 1 100 à la fin 2023. La moitié travaille en France, dont 250 à Lannion, où tout a commencé et où Lumibird recrute encore, pour des postes d’ingénieurs ou d’ouvriers, dans des locaux d’environ 10 000 m2, après un agrandissement de 4 500 m2 l’an dernier.

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Technologies. Cinq questions pour comprendre le premier implant cérébral Neuralink d'Elon Musk - Le Dauphiné Libéré

« Le premier homme a reçu un implant de Neuralink hier, et se remet bien. Les premiers résultats montrent une détection prometteuse des pics neuronaux », a tweeté lundi Elon Musk. Le multimilliardaire est cofondateur de la start-up Neuralink, dont l’ambition est de « créer une interface cérébrale généralisée pour redonner de l’autonomie aux personnes dont les besoins médicaux ne sont pas satisfaits aujourd’hui et libérer le potentiel humain demain ».

« Le premier produit Neuralink est appelé Télépathie. Il permet de contrôler votre téléphone ou votre ordinateur, et via eux, presque tous les appareils, simplement en pensant. Les premiers utilisateurs seront ceux qui ont perdu l’usage de leurs membres », a ajouté Elon Musk sur X (ex-Twitter) mardi.

De quoi s’agit-il ?

Sur son site, Neuralink explique proposer un « ordinateur de cerveau totalement implantable, cosmétiquement invisible et désigné pour vous laisser contrôler un ordinateur ou un mobile où que vous soyez ». Concrètement, il s’agit d’un implant, nommé N1, « alimenté par une petite batterie chargée sans fil depuis l’extérieur via un chargeur inductif compact qui permet une utilisation facile depuis n’importe quel endroit ». Il enregistre l’activité neuronale grâce à « 1 024 électrodes réparties sur 64 fils, chacun plus fin qu’un cheveu humain », vante l’entreprise.

Cet implant est inséré dans la région du cerveau qui contrôle l’intention du mouvement par le « robot chirurgical » de Neuralink, R1, « conçu pour insérer de manière fiable et efficace ces fils exactement là où ils doivent l’être ».

Comment ça marche ?

Une fois en place, l’implant enregistre et transmet sans fil les signaux cérébraux à une application qui décode les données en actions et intentions de mouvement. Cela se fait grâce à des « puces et composants électroniques avancés, personnalisés et à faible consommation », à en croire le descriptif de Neuralink.

Quels objectifs ?

La fonctionnalité initiale de cet implant est de « permettre aux personnes paralysées de contrôler des dispositifs externes par la pensée ». Dans le détail, l’implant doit « donner aux gens la capacité de contrôler le curseur ou le clavier d’un ordinateur par la seule force de la pensée ». « Imaginez si Stephen Hawking pouvait communiquer plus rapidement qu’un dactylographe ou un commissaire-priseur. C’est le but », a ainsi écrit sur X, Elon Musk, prenant pour exemple une célébrité (décédée en 2018) souffrant d’une maladie dégénérative.

Mais le multimillionnaire ne cache pas son ambition de proposer à terme son implant à tous, et de contenir ainsi « le risque civilisationnel » de l’intelligence artificielle. Son entreprise assure ainsi que « l’interface cerveau-ordinateur a le potentiel de changer la vie pour le meilleur. Nous voulons amener cette technologie du laboratoire chez les gens ».

Que sait-on du premier patient ?

L’identité du premier patient à avoir reçu un implant cérébral Neuralink n’a pas été dévoilée. Mais les conditions d’éligibilité à l’essai clinique permettent d’en savoir plus. Neuralink recherchaient en effet des personnes atteintes de quadriplégie (fonction limitée dans les quatre membres) dues à une lésion de la moelle épinière ou à une sclérose latérale amyotrophique étant au moins un an après la blessure, sans amélioration. Le patient devait être âgé d’au moins 22 ans et avoir un soignant « constant et fiable ». Les personnes ayant un dispositif implanté actif (stimulateur cardiaque ou cérébral), ceux ayant des antécédents d’épilepsie, besoin d’une IRM en raison d’un problème médical permanent et recevant un traitement de stimulation magnétique transcrânienne était exclu de la recherche.

Le patient sera suivi pendant six ans. Les experts de Neuralink suivront ses progrès et s’assureront que l’implant continue de fonctionner comme prévu. Lors de la phase primaire de l’étude, qui durera 18 mois, le patient devra participer à des séances de recherche, « avec un engagement minimum de deux séances par semaine à raison d’une heure par séance ». Au moins neuf visites à domicile et en clinique se dérouleront sur cette période. Cette phase primaire sera suivie d’un suivi à long terme, qui durera cinq ans et comportera 20 visites.

Quels sont les risques ?

Ce premier implant cérébral posé sur un patient représente « une étape importante » pour l’entreprise. Mais cette avancée n’était pas acquise. En mars 2023, l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) n’avait pas autorisé l’entreprise à effectuer des essais cliniques sur l’homme. Selon l’agence de presse Reuters, qui a interrogé des employés de l’entreprise, la FDA avait exprimé ses préoccupations sur plusieurs points, notamment « la batterie au lithium du dispositif, la possibilité que les minuscules fils de l’implant migrent vers d’autres zones du cerveau et les questions de savoir si et comment le dispositif peut être retiré sans endommager les tissus cérébraux ».

La FDA a finalement donné son autorisation fin mai 2023. Une décision qui n’a pas convaincu le Comité des praticiens pour une médecine responsable (PRCM - rassemble 17 000 praticiens américains), qui insiste dans un communiqué sur le fait que « le public doit rester sceptique quant à la sécurité et à la fonctionnalité de tout dispositif produit par Neuralink ».

Ce comité avait déposé des plaintes, en 2021 et en février 2022, contre l’Université de Californie - Davis qui abritait les expériences de Neuralink pour « violations de la loi fédérale sur le bien-être des animaux ». « La plupart des animaux ont subi une ablation partielle du crâne afin d’implanter des électrodes dans leur cerveau dans le cadre du développement par Neuralink d’une interface cerveau-machine », rapportait le Comité. Il dénonçait également « des traumatismes faciaux », des « crises d‘épilepsie à la suite d’implants cérébraux » et des « infections récurrentes au niveau des sites d’implantation » sur les singes ayant participé à l’expérimentation.

Neuralink s’était défendu en février 2022, assurant que « les animaux hébergés à l’UC Davis dans le cadre du projet de Neuralink n’ont jamais subi de telles blessures ». L’entreprise reconnaissait toutefois avoir dû euthanasier plusieurs animaux sur « avis médical du personnel vétérinaire de l’UC Davis ». « Ces raisons comprenaient une complication chirurgicale impliquant l’utilisation du produit approuvé par la FDA (BioGlue), le détachement du matériel de connexion d’un implant et quatre infections suspectées, un risque inhérent à tout dispositif médical percutant », détaillait Neuralink.

Le Comité des médecins avait également obtenu des documents révélant que des employés de Neuralink avaient transporté des dispositifs « contaminés » retirés du cerveau des singes « infectés » sans les emballer de manière sûre. Cela avait conduit le département des transports américain à ouvrir une enquête sur une possible violation des lois fédérales sur les matières dangereuses. Cette enquête a conduit le ministère à condamner Neuralink à une amende de 2 480 dollars, a révélé l’agence Reuters le 26 janvier dernier. Pas de quoi stopper Neuralink qui a « accepté de résoudre les problèmes », selon l’agence fédérale. Deux jours après cette amende, elle installait pour la première fois son implant sur un humain.

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Tuesday, January 30, 2024

⚡ Programmer la lumière: une avancée considérable vers les technologies quantiques - Techno-Science.net


L'Université Heriot-Watt d'Édimbourg est au cœur d'une avancée scientifique majeure. Les chercheurs de cette institution ont mis au point une nouvelle méthode pour créer des circuits optiques. Ces composants sont essentiels pour le développement de technologies futures, notamment les réseaux de communication (La communication concerne aussi bien l'homme (communication intra-psychique, interpersonnelle,...) inviolables et les ordinateurs quantiques ultra-rapides.

Comprendre l'importance de cette découverte nécessite de saisir le rôle central des circuits optiques dans l'informatique moderne. À la différence des circuits traditionnels qui utilisent l'électricité (L’électricité est un phénomène physique dû aux différentes charges électriques de la...), les circuits optiques se basent sur la lumière (La lumière est l'ensemble des ondes électromagnétiques visibles par l'œil...) pour transmettre et traiter les informations. Cette approche est considérée comme une évolution cruciale dans le domaine des technologies informatiques.

Néanmoins, la complexité grandissante de ces circuits optiques présente des défis en termes de fabrication et de contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...), impactant ainsi leur efficacité. C'est ici qu'intervient la recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) du Professeur Mehul Malik et de son équipe. Ils ont exploré une nouvelle voie pour concevoir ces circuits, en exploitant un phénomène naturel de dispersion (La dispersion, en mécanique ondulatoire, est le phénomène affectant une onde dans un...) de la lumière au sein des fibres optiques. Ces dernières, plus fines qu'un cheveu, sont couramment utilisées dans le monde entier pour acheminer Internet (Internet est le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public des services...) dans nos foyers et lieux de travail.

En maîtrisant la manière dont la lumière se disperse à l'intérieur de ces fibres, les chercheurs ont réussi à programmer avec précision des circuits optiques. Cette découverte, publiée dans le journal Nature Physics, ouvre la voie à des applications considérables dans le domaine des technologies quantiques.


Lumière traversant une fibre optique posée sur un circuit électronique (Un circuit électronique est un ensemble de composants électroniques interconnectés sur un...) classique.
Crédit: Université Heriot-Watt

Les circuits optiques jouent un rôle crucial dans le développement de ces technologies, opérant à l'échelle des atomes et des photons (En physique des particules, le photon est la particule élémentaire médiatrice de l'interaction...) (particules de lumière). Parmi les applications futures envisagées, citons les ordinateurs quantiques, offrant une puissance (Le mot puissance est employé dans plusieurs domaines avec une signification particulière :) de traitement phénoménale, et les réseaux de communication quantique, réputés pour leur inviolabilité.

L'une des contributions majeures de cette recherche est la manipulation de l'enchevêtrement quantique, un phénomène où des particules quantiques comme les photons restent interconnectées, même à grande distance. Ce phénomène est essentiel dans de nombreuses applications quantiques, comme la correction d'erreurs dans les ordinateurs quantiques et les cryptages de communication les plus sécurisés.

Cette recherche a été menée en collaboration avec des institutions académiques de renom telles que l'Université de Lund en Suède, l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) Sapienza de Rome en Italie et l'Université de Twente aux Pays-Bas.

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Monday, January 29, 2024

IA : faut-il privilégier les technologies françaises ? - BFM Business

IA : faut-il privilégier les technologies françaises ?

"Il ne faut pas attendre une IA française, il faut y aller aujourd'hui, parce que la concurrence n'attend pas''

Propos de Frédéric Simottel, journaliste BFM Business
recueillis par Sandra Gandoin et Sofiane Aklouf

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Cholet. Le lycée Renaudeau invite des entreprises à découvrir des nouvelles technologies - Ouest-France

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Vendredi 26 janvier, à Cholet, le lycée Renaudeau a accueilli trente entreprises, le temps d’une matinée, pour leur fait découvrir un sujet novateur : les jumeaux numériques. À destination des industries, cette technologie permet de modéliser des usines, de former des opérateurs ou encore de tester des processus de fabrication.

Cholet, lycée Renaudeau, vendredi 26 janvier 2024. De gauche à droite : Christophe Retailleau, directeur adjoint aux formations professionnelles et technologiques et Laurent Blanchard, directeur délégué.
Cholet, lycée Renaudeau, vendredi 26 janvier 2024. De gauche à droite : Christophe Retailleau, directeur adjoint aux formations professionnelles et technologiques et Laurent Blanchard, directeur délégué. | CO – QUENTIN DUVAL
  • Cholet, lycée Renaudeau, vendredi 26 janvier 2024. De gauche à droite : Christophe Retailleau, directeur adjoint aux formations professionnelles et technologiques et Laurent Blanchard, directeur délégué.
    Cholet, lycée Renaudeau, vendredi 26 janvier 2024. De gauche à droite : Christophe Retailleau, directeur adjoint aux formations professionnelles et technologiques et Laurent Blanchard, directeur délégué. | CO – QUENTIN DUVAL

À Cholet, les enseignants du lycée Fernand-Renaudeau testent, ce vendredi 26 janvier, une paire de lunettes atypique. Elle partage ce que voit l’opérateur, équipé du dispositif, avec un autre collaborateur.  Ce dernier peut, par exemple, lui donner des consignes précises, à distance, pour la maintenance d’une machine , explique Christophe Retailleau, directeur adjoint aux formations professionnelles et technologiques, avec dans sa main, un smartphone captant le signal vidéo envoyé par la paire de lunettes.

À...

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Les chercheurs s'intéressent désormais aux interactions entre les animaux et la Tech - Atlantico

Un Border Collie participe à une expérience sur un écran tactile à l'Université de médecine vétérinaire de Vienne.

Atlantico : Dans nos maisons, la technologie est de plus en plus présente et en contact avec les animaux. Les chiens sont équipés d'une puce électronique, surveillés par des robots de sécurité domestique et entraînés à ne pas aboyer avec des colliers « autonomes ». Pourquoi les chercheurs commencent à s'intéresser de plus près aux interactions des animaux avec les nouvelles technologies ?

Jessica Serra : Je me suis intéressée à l’utilisation des nouvelles technologies il y a plusieurs années, pour suivre les rythmes d’activités et les déplacements de chats 24h sur 24, à l’extérieur comme à l’intérieur. Afin d’enregistrer les déplacements des chats en intérieur, nous avons adapté une technologie « Ultra-wideband », initialement employée par les militaires. Nous suivions également les déplacements de chats en extérieur à l’aide de traceurs GPS. L’engouement pour ces travaux fut tel qu’ils donnèrent lieu à l’émission « La vie secrète des chats » et à un livre « dans la tête d’un chat » dans lequel je raconte ces découvertes. Ce type de technologies nous a permis d’accroître de manière fulgurante les connaissances sur le comportement du chat, mais aussi de satisfaire la curiosité des propriétaires qui souhaitaient percer les mystères de leur félin !

Par la suite, les nouvelles technologies liées aux animaux de compagnie ont connu un essor sans précédent. Les propriétaires de chiens et de chats, soucieux de leur bien-être, sont attentifs à ces avancées technologiques. Le marché de la « PetTech » a littéralement explosé ! On peut aujourd’hui facilement se procurer des colliers GPS pour chiens et chats, garder un œil sur eux via des robots de sécurité et leur parler à distance, contrôler le type et la quantité d’aliments à délivrer grâce à des balances intelligentes, s’affranchir de la corvée de nettoyage grâce à des litières autonettoyantes, favoriser l’exercice de son animal à travers un lanceur automatique de balles, proposer des jeux vidéo à son chat…Ces objets connectés ont pour objectif de faciliter la vie du maître mais aussi d’améliorer la santé de l’animal tout en veillant à le stimuler mentalement. 

Que peuvent apporter les travaux des chercheurs dans le domaine relativement nouveau de l’interaction animal-machine ? Et pourquoi ce domaine mériterait bien plus d’attention qu’il n’en reçoit ?

Au-delà des outils intelligents dédiés aux chiens et aux chats, les interactions de l’animal et de la machine intéressent grandement la communauté scientifique. Dès les années 70, l’éthologue Susan Savage-Rumbaugh eut l’ingénieuse idée de communiquer avec des bonobos en utilisant des claviers sonores présentant différents symboles associés à un objet ou une idée (les lexigrammes). Dans une étude que je menais en collaboration avec le Clever Dog Lab en Autriche, sur la base de renforcements positifs, nous utilisions des écrans avec lesquels interagissaient des chiens pour évaluer leurs capacités de catégorisation et de mémorisation. Des dispositifs similaires sont aujourd’hui employés pour tester les capacités cognitives de pigeons, de primates, et bien d’autres…Les brebis, par exemple, peuvent reconnaître plus de cinquante visages différents de brebis présentés sur des écrans, mais aussi des visages humains, notamment celui d’Obama ou d’Emma Watson.  Ces interactions animal-machine, respectueuses des animaux, méritent notre attention car elles permettent d’évaluer leurs facultés cognitives de manière novatrice et de mettre à jour des compétences insoupçonnées. 

D’autres études ambitionnant d’augmenter les facultés de l’animal lui-même, en créant des animaux cyborg ou hybrides, sont en cours. Le transanimalisme, qui bouleverse la condition animale, soulève toutefois de nombreux questionnements éthiques. 

Comment les nouvelles technologies et certains objets ou innovations high-tech pourraient mieux aider les animaux au quotidien, notamment pour leur santé ou leurs comportements à risques ?

L’industrie agricole s’intéresse de près aux technologies dernier cri, car les enjeux économiques sont considérables. Cela explique son engouement pour les capteurs embarqués. Disposés à différents endroits du corps, ils peuvent renseigner sur la température corporelle de l’animal, son activité physique, son statut reproducteur ou son rythme cardiaque.  En intégrant des accéléromètres dans les boucles d’oreilles de vaches laitières, une équipe de chercheurs propose un système de surveillance qui déclenche des alertes en temps réel lorsque des changements surviennent dans les habitudes d’activité ou de rumination. L’arrivée des chaleurs, l’emplacement de chaque vache et leur activité sont livrés en temps réel par un système d’intelligence artificielle. L’intérêt de ces technologies, pour l’éleveur, est de détecter précocement d’éventuels problèmes de santé ou comportementaux. 

D’autres technologies entrent en scène, notamment des techniques d’analyses d’images permettant de tracer le déplacement des animaux ou de s’assurer qu’ils ont tous accès à la mangeoire. La réalité augmentée, aussi, pénètre les étables. Face à des élevages de plus en plus grands, l’éleveur a la possibilité, grâce à un casque de réalité virtuelle, d’obtenir des informations personnalisées sur chacun de ses animaux. Ces innovations high-tech dédiées au suivi de la santé n’en sont qu’à leurs prémices, mais il y a fort à parier que dans quelques années, elles feront partie du quotidien des animaux d’élevage, de celui des animaux de compagnie et…du nôtre !

La technologie pourrait-elle permettre d’améliorer la survie des espèces ?

Pour favoriser la survie de différentes espèces, les méthodes de suivi des animaux sont d’une utilité certaine. Je pense aux colliers GPS ou aux balises Argos par exemple. Mais bien d’autres existent. Pour observer leurs comportements au plus près, certains, comme dans la série Spy in the Wild produite par la BBC, ont imaginé des robots espions, infiltrés au sein d’un groupe d’animaux. Les images obtenues sont renversantes ! 

Dans un autre registre, des chercheurs du Media Lab de l’Institut de technologie du Massachusetts ont travaillé sur un incubateur artificiel augmenté. Jusqu’ici les incubateurs privaient les oisillons (encore dans l’œuf) des sons émis par leurs parents, alors que différentes études éthologiques ont montré l’importance de ces interactions vocales pour les embryons. Une telle privation affecte le développement de l’oisillon, mais aussi son comportement postnatal. Conçu pour transmettre le son entre un oiseau et ses œufs, l’incubateur artificiel augmenté, baptisé « TamagoPhone » permet de recréer ces stimulations sensorielles prénatales. Son utilisation pour la reproduction d’oiseaux en voie de disparition est prometteuse. 

Les espèces menacées peuvent aussi être suivies en temps réel par des drones équipés de caméras thermiques ou des capteurs combinant GPS et connectivité IoT, développés par la fondation Sigfox. Ces technologies, aussi efficaces soient-elles, permettent de lutter contre le braconnage, mais ne peuvent sauver à elles-seules les espèces en danger d’extinction. Elles sont toutefois une aide précieuse aux méthodes de conservation.

Des prouesses sont-elles possibles grâce aux nouvelles technologies dans le cadre de la compréhension et des interactions entre les animaux et les humains via notamment l'amélioration de la communication entre les chiens-guides et leurs propriétaires ?

Ces technologies peuvent en effet directement agir sur nos interactions avec les animaux. Le développement d’un harnais connecté pour les chiens guides d’aveugles, appelé Gallidog, promet de modifier le quotidien des personnes non-voyantes. Ce harnais aidera le chien à s’orienter sur des trajectoires inconnues, qui recevra des vibrations sur le flanc droit ou gauche le renseignant sur la direction à emprunter. Une révolution en termes d’autonomie des personnes non voyantes !

D’autres technologies sont à l’étude, notamment pour décrypter le langage corporel des animaux, leurs expressions faciales ou leur langage vocal. Là encore, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais quelques pistes sont encourageantes.

Le développement et la démocratisation des nouvelles technologies ou de certaines innovations pourraient-elles conduire à négliger les animaux, les humains s’occupant moins d’eux directement ?

Les risques sont nombreux : pour les animaux d’élevage, le risque premier est que l’éleveur, se faisant relayer par la machine, rompe tout lien avec l’animal, et ne le regarde plus que sous le prisme de sa rentabilité. Pour les animaux de compagnie, déléguer à des machines les interactions avec son chien ou son chat pourrait laisser penser qu’il a moins besoin que son maître s’occupe de lui. C’est une erreur. Ces outils sont un plus, mais ils ne peuvent aucunement se substituer à l’humain. Rappelons que les animaux sont des êtres sentients, doués d’intelligence et désireux de créer des liens. Rien ne parvient -encore- à remplacer un gentil mot, un moment de complicité ou le délice d’une caresse…

Retrouvez le site de Jessica Serra : cliquez ICI

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Sunday, January 28, 2024

"Face aux machines, l'humain subit une sorte de dévaluation" - Yahoo Actualités

Escamotant les technologies bien réelles qui le constituent, le numérique transforme la perception que nous avons de nous-mêmes et du monde.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté janvier/ mars 2024.

Mathieu Corteel est philosophe et historien des sciences, chercheur à l'Université Harvard et à Sciences Po.

Sciences et Avenir - Les Indispensables : Quel est l'impact majeur du virtuel, du numérique, sur nos sociétés ?

Mathieu Corteel : Selon moi, il est avant tout culturel, en lien avec notre représentation du monde. Le terme de virtuel rappelle que notre culture est traversée par un paradoxe : une sorte d'hybridité entre matériel et immatériel. Les technologies du numérique, et notamment l'intelligence artificielle, sont aujourd'hui tellement inséparables de nos rapports sociaux et de nos modes de vie qu'elles s'effacent derrière leurs fonctions - écriture, calcul, image, communication... D'où le sentiment qu'elles sont dématérialisées.

Dans les usines, les bureaux, les hôpitaux ou les supermarchés, on ne voit plus d'elles que le résultat. On en oublie la mécanique et le programme, et que derrière ce gain de rapidité ou d'efficacité se cachent des data centers ultra-énergivores et une impitoyable machinerie économique. Cette amnésie induit l'impression que tout cela va de soi. La perception du monde tout entière en est transformée : on flotte dans l'immatériel.

Comment se fait-il que nous trouvions normal que des objets répondent à nos questions ?

Le fait que le mécanisme de fonctionnement du numérique soit à ce point dissimulé par des interfaces crée l'illusion chez l'utilisateur qu'il y a derrière tout cela bien plus que de la simple combinaison de symboles, du traitement de données ou de la hiérarchisation de signaux.

Engagés dans une interaction continue avec ces machines, nous éprouvons le sentiment qu'elles formulent une pensée non humaine. Comme l'a théorisé le philosophe Gilbert Simondon dès les années 1950, plus les techniques se concrétisent en s'intégrant à notre quotidien, plus elles ressemblent à des objets naturels, plus nous trouvons normal d'é[...]

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À Lannion, Lumibird poursuit sa course en tête des technologies laser - Le Télégramme

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