Rechercher dans ce blog

Saturday, October 9, 2021

Nouvelles technologies - Innovation: la tech en Afrique fait sa révolution - RFI

Du web, aux réseaux sociaux en passant par le matériel informatique l’Afrique innove ! Ce « bond numérique » est porté principalement par de jeunes pousses africaines désirant accélérer le développement économique du continent. C’est la raison pour laquelle une entreprise béninoise a décidé de lancer sa propre marque high-tech pour produire des lunettes et des montres connectées ou encore des ordinateurs portables exclusivement fabriqués en Afrique.

Santé connectée, agriculture, éducation, commerce en ligne, applications pour mobiles ou encore production d’une multitude d’objets high-tech ! Les innovations dans le domaine du numérique ne manquent pas sur le continent, comme nous le démontre le jeune entrepreneur béninois Richard Odjrado.

Sa société A.S World Tech à l’ambition de lancer dans des ateliers locaux d’assemblages, une montre connectée « antivol préventif », qui, reliée à votre smartphone, vous alerte quand votre mobile s’éloigne de vous, des lunettes connectées discrètes et design pour recevoir des appels et écouter sa musique sans jamais quitter les mains du volant, mais aussi des ordinateurs portables de dernière génération dont toutes les pièces sont interchangeables.

Cette révolution entrepreneuriale et numérique qui est en train d’émerger en Afrique s’accompagne d’une prise de conscience environnementale, précise, enthousiaste, Richard Odjrado.

Des objets high-tech crées par la société béninoise A.S World Tech.
Des objets high-tech crées par la société béninoise A.S World Tech. © A S World Tech

RFI : Bonjour Richard Odjrado. A.S World Tech est la société que vous avez montée, et également une marque avec une intention très forte derrière.

Richard Odjrado : Nous avons inventé plusieurs produits accessibles et utiles non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde entier. Par exemple, nous avons inventé des montres connectées antivol préventives, ce que même les grandes enseignes n’ont pas réalisé jusqu’à aujourd’hui. Lorsque vous vous éloignez à plus de trois mètres, la montre vibre pour vous alerter : « attention ne perdez pas votre téléphone ». Rappelons qu’en Afrique le smartphone, « c’est le meilleur ami de l’homme », il sait tout sur nous, il contient toutes nos informations personnelles et professionnelles, nous avons donc l’obligation de le protéger. Ensuite, nous avons pensé à la sécurité de nos populations lorsqu’elles se retrouvent au volant.

Tout est parti de cette simple réflexion : lorsque vous ne touchez plus le volant, qui regarde la route ? Personne ! C’est à ce moment-là que vous représentez un danger pour vous et pour vos proches. C’est la raison pour laquelle nous avons inventé les lunettes connectées qui vous permettent juste avec un seul geste en touchant vos lunettes de décrocher votre appel, de rester en communication et connecté avec la possibilité aussi de commander votre assistant vocal à partir de vos lunettes. Ensuite, acheter un ordinateur en Afrique est un véritable casse-tête. J’ai bien envie de dire que c’est un peu pareil peut-être en Europe, nos ordinateurs sont donc entièrement réparables et aussi recyclables.

Lorsque vous avez un problème, il suffit d’envoyer un petit message via WhatsApp et paf, vous avez notre service après-vente qui vous prend en charge ! En Afrique, pour les jeunes générations, il est devenu essentiel d’acheter un ordinateur qui est durable et recyclable et nous mettons un point d’honneur à A.S World Tech sur la protection de l’environnement, afin de bâtir ensemble une nouvelle Afrique viable.

Mais pour y arriver, il faut investir donc il y aura forcément des usines d’assemblage qui seront directement et localement installées dans les pays du continent, en commençant par le Bénin ?

C’est la vision ! Nous commençons à vendre les produits que nous concevons déjà sur place au Bénin avec nos équipes, mais nous les produisons pour l’instant ailleurs. Le but est donc de monter très rapidement notre usine d’assemblage et ensuite de production, former la main-d’œuvre locale et de passer à d’autres pays comme le Nigeria et pour cela, c’est clair, nous avons besoin d’investissements.

Mais l’objectif à court terme n’est pas de produire uniquement pour l’Afrique, nous avons constaté que nos produits intéressent le monde entier, les Chinois commandent déjà nos ordinateurs et en Europe, nos lunettes sont très demandées.

La concurrence sur le marché de la high-tech doit être très rude avec d’un côté des firmes asiatiques et de l’autre des entreprises anglo-saxonnes, qui dominent déjà le secteur ?

Notre botte secrète tient en un mot : la différenciation ! Et j’ai bien envie de vous dire que toutes les grandes entreprises, les grandes enseignes ont toutes commencé modestement en tant que petites structures avant de devenir les géants du numérique que l’on connaît aujourd’hui. Mais ce qui est intéressant à observer c’est que ces grandes entreprises ne sont aujourd’hui plus vraiment capables d’innover. Et c’est à notre tour de porter cette innovation, non seulement à travers des produits, mais aussi dans les services.

Je prends un exemple, si j’ai inventé la montre connectée antivol, c’est parce que j’avais été confronté au problème d’avoir perdu mon smartphone. Notre force en Afrique est que nous connaissons parfaitement notre environnement et que nous sommes encore les mieux placés pour apporter des solutions efficaces à tous nos problèmes.

Désormais, nous avons le potentiel d’être leader sur notre propre marché et ensuite d’aller sur l’international. La preuve, les produits que nous proposons et que nous sortons aujourd’hui intéressent les gens dans d’autres régions du monde, donc nous avons toute notre place dans le marché mondialisé de la high-tech et A.S World Tech a justement été créé pour ça.

Les lunettes connectées proposées par A.S World Tech.
Les lunettes connectées proposées par A.S World Tech. © A.S World Tech

Il y a eu pas mal d’expériences du côté des smartphones, par exemple, pour créer des ateliers d’assemblages directement en Afrique, c’est quelque chose qui fonctionne ou qui fonctionne à moitié et quelle serait les raisons de ce demi-échec ?

Alors, évidemment j’ai analysé les raisons de ces « échecs » relatifs. Dans la plupart des cas ce n’était pas forcément des entreprises ou des promoteurs 100 % africains. Par ailleurs, ces personnes ne maîtrisaient pas la problématique des usages du numérique en Afrique et se concentraient souvent que sur un seul produit. Or, on ne peut pas bâtir une marque forte avec un seul produit. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous diversifier, nous prévoyons déjà tout ce que nous allons sortir comme produits pour les dix ans à venir afin de changer les habitudes des utilisateurs Quels que soient leurs secteurs d’activités.

Je pense que nous avons le potentiel de régler les problèmes pour monter une usine d’assemblage en Afrique. Ce n’est pas si compliqué en définitive, il faut juste trouver des jeunes qualifiés capables de faire ce travail, nous pouvons les former et si nous ne pouvons pas réunir les compétences nous irons les chercher ailleurs. C’est exactement ce que le Japon et la Chine ont fait et s’ils ont pu le faire, alors nous aussi pouvons le réaliser en Afrique. Avec leurs compétences, les Africains pourront travailler, nous allons produire, nous allons innover, car nous avons de l’imagination à revendre.

Le problème est qu’en Afrique francophone les investisseurs semblent ne pas s’intéresser à nous parce qu’ils n’ont pas compris tout le potentiel que représente la démographie sur notre continent qui se compose principalement de jeunes ou peut-être à cause des lourdeurs administratives qu’ils rencontrent dans les pays africains. Mais tout ça est en train d’évoluer, même nos gouvernants en ont pris conscience. Ils nous accompagnent désormais dans cette dynamique de développement, car la jeunesse africaine est déterminée à changer les choses et il n’y aura pas de retour en arrière.


Créer des produits durables et écoresponsables n’est pas la seule préoccupation des concepteurs de la tech africaine. Selon la Banque mondiale, moins d’un tiers des 1,3 milliard d’Africains est actuellement connecté à l’internet haut débit, les jeunes entrepreneurs du numérique estiment qu’il est grand temps que des infrastructures télécoms et internet pérennes puissent accompagner leurs désirs d’avenir afin de parachever le développement économique et social de tout un continent.

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

Adblock test (Why?)


Nouvelles technologies - Innovation: la tech en Afrique fait sa révolution - RFI
Read More

No comments:

Post a Comment

À Lannion, Lumibird poursuit sa course en tête des technologies laser - Le Télégramme

À Lannion, Lumibird est un fleuron industriel et technologique . Fondée en 2018, dans la foulée du regroupement de Keopsys et Quantel, l’en...