La Banque des Territoires vient de dévoiler une étude intitulée « Technologies immersives, une opportunité pour les collectivités locales ? ». L’un des chapitres est dédié au secteur du tourisme et aux cas d’usages qui ont vu le jour dans le secteur.
Avant même de rentrer dans le vif du sujet, il convient de définir le terme de « technologies immersives ». Selon la Banque des Territoires, il s’agit d’ « un terme générique décrivant un ensemble de technologies qui « améliorent » ou « enrichissent » l’environnement réel et nos sens soit en intégrant les informations numériques / du contenu numérique dans le monde réel, soit en créant un nouvel environnement virtuel venant remplacer l’environnement réel ».
Trois grandes technologies composent les technologies immersives : la réalité virtuelle (immersion dans un univers totalement virtuel), la réalité augmentée (couche de virtuel superposé sur le réel) et la réalité mixte (interaction virtuelle dans le réel). D’autres typologies de technologies immersives existent également : le son binaural (son en 3D), la technologie haptique (reconstitution du toucher), les hologrammes, le jumeau numérique (reproduction virtuelle d’un objet) et la téléprésence.
Les technologies immersives durant tout le parcours client
Selon l’étude, les technologies immersives sont intéressantes durant tout le parcours client du voyageur. Elles peuvent servir à attirer les voyageurs, à maximiser la valeur du séjour dans tous les sens du terme, à accueillir, fluidifier mais aussi fidéliser les voyageurs.
Lors d’entretiens et de recherches, la Banque des Territoires a identifié plusieurs projets durant ces différentes étapes. Pendant la phase de préparation du voyage, des expériences de visite à distance peuvent être proposées pour initier le voyageur à se rendre sur un territoire ou dans un hébergement. Elles peuvent être proposées lors de salons ou être installées sur des bornes à l’étranger. Lors de la phase de transformation, certains projets proposent la réservation en direct dans le prolongement de la visite. D’une manière générale, l’étude constate qu’une visite virtuelle facilite la décision d’achat immédiate car elle engage l’utilisateur émotionnellement. La Banque des Territoires imagine également un accueil virtuel par le gérant qui guiderait la visite et proposerait le préenregistrement durant la phase d’accueil.
Pendant la visite, les technologies immersives peuvent également mettre en valeur des sites moins connus. La réalité augmentée peut par exemple enrichir la visite d’un site ou d’un monument tandis que la réalité virtuelle peut permettre de revivre un évènement historique, accéder à des parties inaccessibles d’un site voire le reconstituer. 70% des projets recensés par l’étude se concentrent sur la phase « voyage » en racontant sur site ou à distance une histoire passée ou présente. Mais les technologies immersives sont aussi un moyen de répondre à l’impact du tourisme sur l’environnement. Elles offrent une visite virtuelle à ceux qui ont choix de ne plus prendre l’avion. La société Wild Immersion propose par exemple des safaris virtuels afin de sensibiliser le public aux enjeux de la conservation de la nature.
Après la visite, l’étude imagine qu’une vidéo souvenir d’une expérience (visite en montgolfière, descente à ski) en réalité virtuelle soit remise aux participants. « On pourrait aussi imaginer des cartes postales virtuelles ou des rencontres virtuelles avec la famille ou les amis qui permettrait de partager l’expérience en différé ou même en direct : marketing indirect et gratuit pour le territoire », écrit la Banque des Territoires.
Plusieurs exemples de dispositifs immersifs
Pour illustrer l’usage des expériences immersives, l’étude donne l’exemple du département du Loir et Cher qui a installé plusieurs bornes Timescope in situ. Une borne a été installée au domaine de Chaumont sur Loire et permet grâce à la réalité virtuelle de voler au-dessus du château et des jardins. Une seconde borne, située au château de Vendôme permet d’augmenter son point de vue sur la ville saisie depuis les hauteurs du parc. Une troisième borne placée devant le château de Blois plonge les utilisateurs en 1429, jour du passage de Jeanne d’Arc. Le but d’un tel dispositif est d’inciter les voyageurs à se déplacer dans le département et à multiplier les sites visités.
La SNCF de son côté a proposé d’inspirer les participants des salons Vivatech et Web2day. Les utilisateurs visitent d’abord plusieurs destinations de séjours agrémentées d’activités (deltaplane, escalade, surf, pêche, restauration…) puis ils sont interrogés par un chatbot qui sélectionnent ensuite trois destinations idéales. Une telle expérience peut entraîner une réservation immédiate.
Pourtant rare sur les sites touristiques, le son binaural est quant à lui proposé au Château de Vaux-le-Vicomte où le parcours sonore immersif plonge le visiteur dans l’histoire de Nicolas Fouquet. L’étude imagine que cette technologie puisse être utilisée pour reconstituer l’ambiance des lieux de bataille comme les tranchées durant la première guerre mondiale (simulation d’obus et scène de la vie des soldats).
Les technologies immersives au service du secteur du tourisme - Travel On Move
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