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Des chercheurs et ingénieurs français testent au large des côtes bretonnes des filets de pêche « intelligents » afin de réduire les captures inutiles de la faune marine. Ce nouveau dispositif de chalutage associe plusieurs technologiques comme des programmes d’intelligence artificielle et des capteurs sensibles afin de collecter et d’analyser les données des zones de pêches en temps réel avant de capturer sans discernement les poisons.
Chaque année, des millions de tonnes de poissons morts sont rejetés en mer ou ramenés à quai en pure perte, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. Ce gaspillage correspondant au quart des captures de poissons dans le monde à des conséquences délétères sur la biodiversité marine en raison d’un chalutage incapable de distinguer les poissons trop petits ou les espèces impropres à la consommation.
Mais ces pratiques de la pêche industrielle et intensive sont en passe de devenir obsolètes, avec la mise au point des filets high-tech testés à Lorient dans le Morbihan par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Le filet intègre des caméras et des capteurs, le tout est piloté par des programmes informatiques d’analyses en temps réel.
Vers une industrialisation du dispositif « d’ici à 2025 »
Cette innovation permet de trier le poisson avant de le remonter à bord, nous précise Julien Simon, ingénieur au laboratoire de technologie et de biologie halieutique de l’Ifremer.
Un chalut est un engin de pêche qui est remorqué derrière un bateau pendant plusieurs heures, mais actuellement le patron pêcheur n’a aucune possibilité de savoir en temps réel ce que capturent ses filets. L’idée que nous avons développée est d’intégrer dans les chaluts des capteurs gérés par des programmes d’intelligence artificielle permettant de faire le tri entre les poisons et de garder uniquement les espèces ciblées par le pêcheur. Concrètement le filet intelligent est composé de mini caméras, les images sont analysées par un micro-ordinateur très puissant capable de réaliser des calculs complexes en temps réel et ensuite des petits actionneurs mécaniques pilotent l’engin de pêche.
Nous prévoyons l’industrialisation de ce dispositif d’ici à 2025. Aujourd’hui, cet équipement présente un surcoût d’environ 20 000 euros, mais on prévoit à terme que les pêcheurs pourront bénéficier d’aides financières pour les accompagner dans leur désir de s’équiper d’engins plus respectueux de l’environnement marin. Différents partenaires participent au projet « Game of Trawls » (un clin d’œil à la série TV avec un jeu de mots, « trawl » signifiant « chalut » en Anglais), côté scientifique nous trouvons l’Ifremer de Brest et de Lorient, mais également l’Université de Bretagne Sud à Vannes avec le laboratoire IRISA pour la partie intelligence artificielle. La société Marport France s’occupe de l’industrialisation du système et fournit les capteurs. Enfin les professionnels du secteur avec le comité des pêches du Morbihan sont très engagés dans ce projet leur permettant de développer une pêche plus responsable et donc durable.
Des informations précieuses pour les pêcheurs
Ces filets intelligents représentent de véritables outils d’aide à la décision pour les pêcheurs. Ils permettent de les informer sur la nature des espèces qu’ils envisagent de capturer, ainsi que leur taille et leur abondance.
Un deuxième type de chalut est à l’étude, destiné à mieux préserver l’écosystème des fonds marins. Sans la présence des variétés ciblées par les pécheurs, le filet reste en survol sur la zone, afin d’éviter de détruire les espaces de vie de la faune et la flore subaquatique.
Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr
Nouvelles technologies - Des filets de pêche intelligents pour préserver la biodiversité marine - RFI
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