Publié le 24 janv. 2022 à 18:06Mis à jour le 24 janv. 2022 à 18:07
Un gros « Donut » géant qui filtre les particules polluantes émises par la circulation routière, une machine à laver qui purifie l'air par brassage avec l'eau, des systèmes de captage des eaux usées qui irriguent les espaces verts, des pavés drainant pour créer de la fraîcheur, …
Voilà quelques-unes des installations qui se répartiront dans le futur village olympique, entre Saint-Denis et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où logeront les athlètes des JO de Paris 2024. C'est au terme d'un an et demi de dialogue compétitif que ces solutions viennent d'être choisies par la Solideo, pilote des ouvrages olympiques.
Au-delà des JO
Il a fallu trancher entre une soixantaine d'entreprises qui avaient répondu à l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé en avril 2020, et planché sur les thèmes des îlots de chaleur, de la lutte contre la pollution, du mobilier inclusif et de l'éclairage intelligent.
« Nous avons analysé les solutions, étudié leur impact environnemental, leur caractère innovant, leur faisabilité, leur coût, sachant que ces aspects doivent être valables dans deux ans, pour les JO bien sûr mais aussi au-delà » explique Maxime Guillaud, fondateur d'Inskip, le cabinet conseil en innovation retenu par la Solideo, qui travaille main dans la main avec Nomadeis, plus axée sur les questions environnementales.
7,1 millions d'aides
Exit les inventeurs fous, les start-up green tech aux solutions fragiles, les PME qui concourent sans avoir les moyens de répondre dans les temps, et les grands groupes aux idées pas toujours très nouvelles… « Tout ce qui est dingue et fou n'a pas lieu d'être ici, c'est de l'argent public qui est en jeu » martèle Maxime Gaillaud.
Et en matière de budget, les organisateurs des JO ne plaisantent pas. Une enveloppe de 7,1 millions d'euros issue du « Fonds d'innovation et écologie » qui en totalise 48 millions, mis en place par la Solideo en septembre 2019, ira vers les entreprises lauréates pour les aider à construire leurs démonstrateurs.
Les entreprises mobilisées pour la ville de demain
Aerophile installera une solution pour capturer les particules fines, Suez avec Fermentalg et ENS Urban assurera du traitement de l'air par les algues, Starklab traitera l'air en bord de route par lavage à l'eau, Metalco mettra en place des bancs climatiques et des coeurs d'îlots froids, Nereus réutilisera l'eau usée pour irriguer les plantes, Emulithe (Vinci) stockera l'eau pour créer de la fraîcheur, Sineu Graff créera des assises pour tous.
Au bout d'un premier écrémage, 14 entreprises ont été jugées intéressantes en décembre 2020. Les réunions se sont enchainées pour affiner les propositions. Tous les 15 jours, les équipes de la Solideo, les cabinets conseil et les entreprises se sont mises autour de la table. Modification des projets, R & D approfondie, technologie améliorée, matériaux changés parfois….
L'enjeu final est de taille : avec ces technologies « made in France » les JO doivent être la vitrine de la ville de demain. Avec pour ligne d'horizon la neutralité carbone de 2050 définie par l'Accord de Paris sur le climat. Fin novembre 2021, neuf solutions ont été au final retenues, et une des quatre thématiques, l'éclairage intelligent, abandonnée faute de projets pertinents.
Deux solutions sont portées par des grands groupes - Emulithe (filiale de Vinci) et un groupement mené par Suez (avec Fermentalg et ENS Urban). Les sept autres solutions émanent de PME : Aérophile, Starklab, Metalco, Nereus, Sineu Graff. Elles seront installées dans un an, quand le village olympique sera en voie d'achèvement.
JO 2024 : la Solideo sélectionne neuf technologies clés, vitrines de la ville de demain - Les Échos
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