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La société française Mercator Ocean International à Toulouse a été choisie par l’Europe pour créer le premier océan numérique du monde. L’objectif de ce jumeau océanique est de réaliser des simulations afin de mieux comprendre les conséquences des activités humaines dans les milieux marins.
Avec les derniers développements des technologies de virtualisation 3D, il devient possible de créer, sur des superordinateurs, un monde parallèle au notre, qui serait aussi fidèle que l’original. Ces doubles numériques permettent d’étudier l’évolution des désordres environnementaux qui s’amplifient sous la pression des activités humaines. Et les données issues des observations océaniques, satellitaires ou par des capteurs en mer, que recueille et analyse la société Mercator Ocean International, offrent désormais la possibilité de créer le premier océan numérique du monde.
Le besoin d'accéder aux informations numériques sur l'océan
L’objectif de cette simulation informatique du réel est d’anticiper les conséquences du réchauffement climatique sur les milieux marins et de comprendre le rôle prépondérant de l’océan dans la régulation du climat, nous précise Pierre Bahurel, directeur général de Mercator Ocean International.
« Le fait de pouvoir accéder à une information numérique sur l’océan et de visualiser facilement les données concernant son état ou son environnement présente un intérêt qui dépasse aujourd’hui le seul cadre de la recherche scientifique », explique Pierre Bahurel. « Les citoyens ont aussi besoin d’accéder à ces informations, les décideurs politiques ou les industriels aussi. C’est l’objectif du jumeau numérique de l’océan que nous sommes en train de développer. Cette réplique informatique de l’environnement marin intègre plusieurs composantes, comme l’état de la température, le niveau d’oxygène, du CO2, la présence ou non de glaces, la dérive des icebergs, la quantité de polluants, celui des phosphates, l’état de la biodiversité ou encore la force des vagues et le niveau de la mer. »
« Ce double informatique des environnements marins intègre tous les paramètres qui sont nécessaires pour reproduire sur un superordinateur l’océan réel », ajoute-t-il. « C’est donc un super logiciel qui offre une simulation fidèle dans laquelle on peut naviguer dans toutes les dimensions et se déplacer librement dans un espace 3D, mais aussi dans le temps afin de réaliser des prévisions. Cela permet d’effectuer des expériences rigoureuses, comme de savoir ce qui se passe si on augmente, par exemple, le niveau de CO2 et de déterminer ainsi quel sera son impact sur l’acidité de l’eau. Autre exemple, si l’on introduit un polluant dans une rivière, ce modèle numérique offre la possibilité de savoir comment et à quelle vitesse cette pollution va se propager en fonction de sa position d’origine, à 10, 50, 100 ou encore 500 km, de la mer », détaille Pierre Bahurel.
Un outil d'aide à la prise de décision
Lors du récent One Summit Ocean, l’Espagne, l’Italie, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni et la France se sont engagés à transformer la société Mercator Ocean International en une « organisation intergouvernementale en charge du premier océan numérique du monde ». Cette nouvelle structure est destinée aux chercheurs, aux industries de la mer, aux gouvernements mais aussi aux associations et à l’ensemble de la société civile.
Ce jumeau numérique océanique constituera ainsi un outil d’aide à la décision ouvert à tous et à tous les pays, pour trouver ensemble des solutions à la crise climatique mondiale.
Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr
Nouvelles technologies - Le premier océan numérique du monde - RFI
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