Le cas se présente déjà. « On a beaucoup de gens qui nous disent ‘‘ma batterie est morte, qu’est-ce que je peux faire ?’’ », témoigne le co-fondateur de Gouach, une start-up bordelaise qui s’est donné pour mission de « permettre une mobilité douce, durable et respectueuse de l’environnement ». Elle a pour cela conçu et fabriqué « la première batterie de micro-mobilité réparable, durable et connectée ». Une alternative inédite au remplacement à neuf des batteries classiques et à leur mise au rebut dès lors que leur réparation ou reconditionnement est impossible. La faute à leur processus de fabrication et à leur modèle économique, basés « sur l’obsolescence programmée », dénonce Gouach, alors que la croissance des ventes de VAE explose.
Une levée de fonds de 3,3 millions d’euros
Afin de lancer la commercialisation de sa batterie et d’agrandir son équipe, Gouach vient de boucler une levée de fonds de 3,3 millions d’euros avec le fonds d’investissement parisien Breega. La start-up bordelaise est « la première entreprise européenne à s’attaquer en profondeur au problème de l’obsolescence des batteries du secteur de la micro-mobilité. Sa batterie brevetée, intelligente et réparable, est un must-have pour les constructeurs et fournisseurs de la micro-mobilité », explique Maximilien Bacot, founding partner à Breega.Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine et la Banque publique d’investissement (BPI), Gouach bénéficie également de l’appui de « business angels ». Parmi eux, Bruno Bouygues, petit-fils du fondateur du groupe du même nom et dirigeant de l’entreprise GYS, ou encore le PDG de Siemens, convaincus par le produit qu’elle a conçu et fabriqué. « C’est un défi de taille mais nous sommes convaincus de pouvoir y arriver. Pour nous le soutien de Breega et de nos investisseurs est un signal fort qu’une mutation profonde est en cours », déclare le fondateur de Gouach Alexandre Vallette.
Une empreinte réduite
À la différence des batteries classiques dont les cellules lithium-ion sont soudées les unes aux autres, celle développée par Alexandre Vallette, Maël Primet et Maxime Agor renferme un système « innovant et breveté dont les composants défectueux peuvent être remplacés très facilement et en toute sécurité », annoncent-ils . « Notre objectif c’est de faire une batterie la plus écologiquement impeccable possible », ajoute le premier, ingénieur de formation et docteur en physique.
Selon Magelan, un cabinet de conseil spécialisé sur les enjeux climatiques et environnementaux sollicité par le trio, cette batterie émet ainsi « 2,6 fois moins de CO2 qu’une batterie classique et consomme 2,5 fois moins de litres d’eau tout en étant aussi performante ». Pour y parvenir, l’équipe de Gouach a travaillé dans l’ombre pendant près de dix-huit mois sur la phase de recherche et de développement, des premiers prototypes réalisés sur des machines d’occasion customisées à l’obtention des certifications, en passant par les essais avec Pony, l’opérateur français de vélos et trottinettes en libre-service, première entreprise à avoir cru en eux et à leur avoir passé une commande de 500 batteries en 2020.
Une seconde vie
Dotée de la connectivité (Wifi, Bluetooth…) nécessaire à un diagnostic en cas de panne et à une utilisation optimale, la batterie de Gouach est réparable « en moins de dix minutes », annonce la start-up. Laquelle prévoit d’associer dans un second temps des revendeurs et réparateurs de vélos, souvent impuissants face aux problèmes rencontrés par les cyclistes avec les batteries classiques de leurs vélos.
Technologies : Gouach lance la première batterie réparable et durable - Sud Ouest
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