Après le réseau cuivre, Orange s’attèle au "décommissionnement" de ses réseaux téléphoniques mobiles 2G et 3G, appelés à être remplacés par la 4G et la 5G. L’horizon de 2030 est grosso modo le même que pour le cuivre. Avec deux différences notables : il s’agit d’une décision prise à l’échelle européenne et Orange est, au moins pour le moment, le seul opérateur mobile français à s’avancer sur un planning détaillé.
Moindre impact environnemental
L’opérateur justifie cette décision par les "bénéfices" que devraient en tirer les utilisateurs, en termes de "qualité et de robustesse des réseaux". Il fait aussi valoir des gains pour "l’environnement", la 4G et la 5G étant "des technologies plus sécurisées, résilientes et économes en énergie". Une affirmation qui fait aussi écho aux conclusions de l’ANFR sur l’évolution de l’exposition aux ondes de la téléphonie mobile. Missionnée pour mesurer l’impact de la 5G sur l’exposition aux ondes électromagnétiques (voir notre article), l’agence avait en effet pointé le fait que la réponse dépendait étroitement de la décision de maintenir, ou non, les anciennes technologies mobiles. Le planning d’extinction de la 2G et 3G d’Orange variera en fonction des pays. Pour la France, l’opérateur prévoit d’éteindre la 2G en 2025 et la 3G en 2028, contre 2030 dans la plupart des autres pays européens. Les fréquences laissées libres par les deux technologies seront redéployées pour améliorer la couverture et les capacités des réseaux 4G et 5G. Le processus est du reste largement entamé en France puisque dans le cadre du New deal mobile, les opérateurs ont d’ores et déjà équipé toutes les antennes 3G d’équipements 4G.
De nombreux systèmes à changer
Orange prend soin d’affirmer qu’il accompagnera ses clients et les professionnels des objets connectés dans "leur parcours de migration". Une précision importante car au-delà des utilisateurs de mobiles 2G/3G invités à passer au smartphone, c’est toute la filière industrielle des objets connectés (IOT) qui doit se préparer à la transition. D’ici à 2028, l’ensemble des objets connectés utilisant la 2G et la 3G vont devoir en effet être renouvelés. Pour les collectivités territoriales, la liste des équipements concernés va du pilotage des feux de circulation aux horodateurs en passant par certains terminaux de paiement, de nombreux capteurs (comptage, polluants…), alarmes et autres outils de télémaintenance. On notera au passage que le champ des alternatives technologiques à la 2G/3G se rétrécie. Sigfox, l’industriel toulousain qui proposait un réseau bas débit dédié aux objets connectés a annoncé être au bord de la faillite fin janvier. Et Objenious, une filiale de Bouygues utilisant la technologie concurrente LoraWan, a déclaré vouloir migrer toutes ses solutions vers la 5G.
La facture s’alourdit
Orange estime que la fin de la 2G et 3G s’inscrit dans "le cycle naturel de renouvellement des équipements" pour parer aux critiques de ceux qui voudraient l’accuser de jouer l’obsolescence programmée. Si les solutions 4G/5G promettent d’être plus économes en ressources – assertion des opérateurs télécoms qui reste à vérifier –, on soulignera que cette annonce ne va pas être neutre pour le budget des collectivités. D’autant que ces renouvellements viennent s’ajouter à ceux induits par la fin du cuivre. Avec l’arrêt des services RTC puis de tous ceux utilisant le cuivre, de nombreux services (fax, ligne de secours, alarmes…) vont devoir être changés. Mis bout à bout, ces investissements pourraient se révéler conséquents pour les collectivités.
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L'arrêt des technologies 2G et 3G, une échéance à anticiper pour les territoires - Banque des territoires
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