Aller vers l’autosuffisance alimentaire de l’Afrique
lundi 25 avril 2022
Face à la grave menace d’une crise alimentaire en Afrique en raison du changement climatique, des conflits, de la pandémie de COVID-19, « mon principe est simple : l’Afrique ne doit pas mendier. Nous devons résoudre nous-mêmes nos propres défis sans dépendre des autres… », a affirmé Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement. Il a ainsi évoqué vendredi les premiers succès obtenus grâce à une initiative innovante de la Banque, le programme phare Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT, de son acronyme anglais), portant sur 9 filières alimentaires dans plus de 30 pays africains.
Akinwumi Adesina a indiqué que le programme TAAT a permis d’accroître rapidement la production alimentaire sur le continent, notamment la production de blé, de riz et d’autres cultures céréalières. « Nous joignons le geste à la parole. Nous produisons de plus en plus les aliments que nous consommons. Notre Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire produira 38 millions de tonnes de nourriture », a-t-il estimé. Il a révélé que TAAT avait déjà fourni des variétés de blé tolérantes à la chaleur à 1,8 million d’agriculteurs dans sept pays, ce qui a permis d’augmenter la production de blé de plus de 1,4 million de tonnes, pour une valeur de 291 millions de dollars.
La technologie augmente la production et protège de la famine
Selon Akinwumi Adesina, des variétés résistantes à la chaleur sont désormais plantées sur des centaines de milliers d’hectares en Éthiopie et au Soudan, avec des résultats extraordinaires. En Éthiopie, où le gouvernement a déployé TAAT dans le cadre d’un programme de 200 000 hectares de blé de plaine irrigué, les agriculteurs font état de rendements par hectare multipliés par 4,5 voire 5 fois. Il a précisé que les semences climato-résistantes de TAAT prospèrent également au Soudan, qui a enregistré la plus grande récolte de blé de son histoire – 1,1 million de tonnes de blé – lors de la saison 2019-2020.
Il a ajouté que TAAT était venu à la rescousse lors de la sécheresse en Afrique australe en 2018 et 2019, en déployant des variétés de maïs tolérantes à la chaleur cultivées par 5,2 millions de ménages sur 841 000 hectares. En conséquence, a-t-il dit, les agriculteurs ont survécu à la sécheresse au Zimbabwe, au Malawi et en Zambie, permettant à la production de maïs d’augmenter de 631 000 tonnes pour une valeur de 107 millions de dollars.
La jeunesse dans la bataille
Le président de la Banque africaine de développement a également évoqué l’importance de l’émergence du secteur technologique en tant que débouché pour la jeunesse africaine et moteur de croissance du continent. Adesina a décrit la jeunesse de l’Afrique comme l’un de ses plus grands atouts. Il a salué les contributions des jeunes entrepreneurs dans les secteurs de la fintech, du numérique, des arts créatifs et du divertissement. Il a expliqué que le besoin en financements innovants appelés de leurs vœux par les jeunes entrepreneurs est la raison pour laquelle la Banque explore avec d’autres parties prenantes la création de banques d’investissement spécialisées dans l’entrepreneuriat des jeunes pour libérer le potentiel et la croissance économique.
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