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Thursday, November 24, 2022

Les technologies capables de produire de l'eau potable en plein désert - Euronews

Tandis que les unes désalinisent l'eau de mer, d'autres font tomber la pluie et les dernières produisent de l'eau potable à partir de l'air ambiant, tour d'horizon des dernières technologies qui visent à améliorer l'accès à l'eau potable, un enjeu planétaire.

Dans les environnements secs comme les pays désertiques, il est particulièrement difficile de trouver de l'eau. Pour en produire, certains misent sur les dernières technologies. C'est le cas de scientifiques installés aux Émirats arabes unis qui ont recours à l'innovation pour faire tomber la pluie.

Ensemencement des nuages

Ils emploient une technique de modification météorologique appelée Cloud seeding, ensemencement des nuages en français. Un avion est utilisé pour "ensemencer" les nuages avec des particules de sel hygroscopique. Les chlorures de sodium et de potassium qu'elles renferment attirent les gouttelettes d'eau qui se trouvent dans le nuage. Ces gouttelettes s'agglomèrent pour former de plus grosses gouttes qui étant plus lourdes, tombent du ciel.

"Le timing est très important dans une opération d'ensemencement de nuages car les pilotes doivent se trouver dans le nuage avant qu'il ait atteint sa maturité, et ce pour qu'ils puissent se placer là où se trouve le vent vertical et ainsi, réussir l'opération d'ensemencement," explique Ahmad al Kamali, prévisionniste météo au Centre national de météorologie des Émirats (NCM).

Différents partenaires internationaux travaillent à développer et améliorer l'efficacité de cette technique. "L'amélioration de la production de pluie - ou l'intervention humaine dans le nuage par le biais de l'ensemencement des nuages - peut augmenter la quantité de précipitations de 10 à 15% et dans certaines conditions favorables, cela peut atteindre environ 25%," affirme Sufian Farrah, expert en Cloud Seeding au NCM. "Ce n'est pas rien," renchérit-il. "Si l'on considère que chaque km³ contient environ 500 tonnes d'eau, en passant une heure à ensemencer des nuages aux Émirats, on peut leur faire générer une grande quantité d'eau, dans une proportion d'environ 100 000 m³," calcule-t-il.

Pendant les mois les plus chauds, les chances de voir tomber la pluie sont minces. Pour assurer son approvisionnement en eau potable tout au long de l'année, Dubaï se tourne vers son littoral.

Plus de 90% de l'eau potable consommée dans l'émirat provient de la mer. Ses grandes usines de désalinisation peuvent produire 200 000 m³ d'eau potable par jour.

"On prend de l'eau de mer et on la fait passer à travers des membranes," décrit Vanesa Fernández Membrillera, responsable commerciale et gestion pour le Moyen-Orient d'O&M ACCIONA. "On obtient d'un côté, de l'eau douce et de l'autre, de l'eau de mer un peu plus salée ; on prend l'eau douce et on la transforme en eau potable," poursuit-elle.

"Le principal avantage de ce procédé, c'est qu'il s'appuie sur le fait que 98% de l'eau que l'on trouve sur Terre, c'est de l'eau de mer," renchérit-elle. "Nous avons une telle pénurie d'eau potable dans certains pays et leur seule source d'eau potable, c'est la mer," explique-t-elle avant d'ajouter : "Les Nations Unies le disent également dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, à savoir qu'il nous faut garantir l'accès de tous à l'eau potable."

Produire de l'eau potable à partir de l'air

Une démarche dans laquelle s'inscrit aussi une centrale implantée à Dubaï et dotée de panneaux produisant de l'eau potable.

"Aujourd'hui, 2,4 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. À l'avenir, ce seront 6 milliards de personnes qui seront confrontées à une pénurie d'eau," rappelle Sofia Berglundm, responsable développement commercial chez Source Global, entreprise qui fabrique ces fameux panneaux novateurs. "Leur fonctionnement est assez simple car on n'a besoin que de la lumière du soleil et de l'air pour pouvoir produire de l'eau potable," fait-elle remarquer.

"Nos panneaux alimentés par des cellules photovoltaïques que nous appelons hydro-panneaux aspirent l'air ambiant, l'air passe à travers notre ingrédient secret, le matériau hygroscopique, ce matériau n'absorbe que les molécules H₂O que nous transformons ensuite en liquide en utilisant la chaleur du soleil," explique-t-elle. "Cette eau est ensuite minéralisée pour qu'elle soit meilleure pour la santé humaine, il n'y a aucun polluant, rien ne peut pénétrer dans l'eau avant sa minéralisation," affirme-t-elle.

S'appuyer sur les cycles naturels

Des prototypes comme celui développé par Manhat aux Émirats s'appuient sur des cycles naturels pour réduire la consommation d'énergie liée à la récupération de l'eau.

"Tout le monde sait que le rayonnement solaire fait s'évaporer l'eau ; qu'il s'agisse d'une piscine, d'un océan, d'un lac ou d'une rivière, l'eau s'évapore et s'élève ensuite pour former des nuages et revenir sous forme de pluie," rappelle Saeed Al Hassan, fondateur de l'entreprise. "Donc, nous avons décidé de capturer cette eau qui s'évapore de ces étendues d'eau pour pouvoir l'utiliser dans différentes applications," indique-t-il.

"Cette technologie est utile non seulement dans les zones arides, mais aussi dans les régions où le taux d'évaporation augmente considérablement comme lors de la vague de chaleur qui a touché l'Europe l'an dernier," affirme-t-il. "Au lieu de laisser cette eau s'évaporer, on peut la capturer pour faire pousser des cultures quand c'est la saison tandis que les rivières peuvent être réalimentées par le cycle naturel," renchérit-il.

Ces innovations répondent à l'enjeu essentiel de l'approvisionnement en eau potable dans un contexte de changement climatique et d'accroissement de la population mondiale.

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