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Wednesday, January 18, 2023

Silice biosourcée : Solvay investit dans une technologie brevetée à Livourne - L'Usine Nouvelle

Le chimiste belge Solvay vient d’annoncer son premier projet de grande ampleur de l’année : lancer une unité de production de silice hautement précipitée (HDS), fabriquée à partir de silicate de sodium biosourcé, dérivé des cendres de balle de riz, sur son site de Livourne (Italie). Solvay deviendrait ainsi le premier acteur européen à amorcer concrètement une production de silice biosourcée avec une unité dont la mise en service serait prévue en fin d’année 2024. Ce projet a nécessité le développement d’une technologie brevetée qui permet cette production de silicate de sodium biosourcé, intermédiaire de production.

La silice, actuellement produite sur le site italien, est issue d’un silicate de sodium « synthétique ». Ce dernier est produit à partir de la fusion de sable (SiO2) et de carbonate de sodium (NA2CO3) dans un four, à une température supérieure à 1000 °C. Pour décarboner son industrie, il était donc nécessaire pour Solvay de développer une alternative à ce procédé énergivore. Dans son nouveau procédé, le chimiste belge introduit les cendres de balles de riz, obtenues par calcination des balles de riz, coproduits de l’industrie agroalimentaire. Ces cendres ont la particularité de contenir un taux très élevé de silice, de l’ordre de 80 % à 90 %. C’est là qu’intervient la technologie brevetée développée par Solvay : par attaque chimique à la soude caustique à des températures modérées, les cendres sont converties en silicate de sodium biosourcé. Ce dernier est ensuite transformé en silice biosourcée par la voie de synthèse classique, d’ores et déjà utilisée par Solvay sur son site italien.

VOS INDICES

Ce projet vise principalement à réduire les émissions de CO2 de 50 % par tonne de silice produite. Et deux éléments vont permettre de réduire l’empreinte carbone du procédé. D’un côté, l’intégration de la technologie brevetée qui permet d’opérer à des températures plus basses que celles du procédé actuel. De l’autre, l’intégration d’énergies renouvelables sur le site de Livourne, dont les différentes options de mix énergétique sont toujours en cours d’évaluation. Solvay donne, par ailleurs, une seconde vie aux balles de riz dans une démarche d’approvisionnement local, alternatif au sable. À noter que la chaîne de valeur complète de l’approvisionnement des cendres de balle de riz au niveau local – en région EMEA – est encore en élaboration.

Enfin, ce projet permettra à Solvay de remplacer progressivement sa gamme de silice Zeosil existante, destinée à l’industrie du caoutchouc et des pneus, par une silice biosourcée offrant une solution circulaire pour les industriels du pneumatique. À terme, le chimiste vise également à remplacer la silice de sa gamme Tixosil, dédiée à d’autres secteurs industriels tels que le home care, le personal care, l’alimentation humaine et animale, ou encore les batteries. Après la mise en œuvre de ce projet, considéré comme un démonstrateur industriel, Solvay prévoit de construire une nouvelle usine en Amérique du Nord pour étendre sa capacité de production de silice biosourcée, toujours dans cette démarche d’économie circulaire. Le groupe étudie également l’ouverture de deux usines dans la région Asie-Pacifique, respectivement en Chine et en Corée.

Se positionner en leader de la silice décarbonée pour les pneus

Par ce projet, Solvay répond à une attente très forte du marché des pneumatiques en matière de silice décarbonée, comme en témoigne le responsable du développement durable de Continental Tyres : « La balle de riz est un sous-produit agricole qui n'était pas utilisé pour la production de pneus jusqu'à très récemment. Bientôt, ils nous rapprocheront un peu plus de notre objectif de 100 % de matériaux durables dans nos pneus, d'ici à 2050 au plus tard ». La silice précipitée constitue déjà un produit essentiel pour la haute performance des pneus. Ses propriétés permettent notamment de diminuer de 25 % la résistance au roulement des pneumatiques, ce qui induit une diminution de 7 % des émissions de CO2 des véhicules. Cet investissement contribuera donc à réduire encore l’empreinte carbone de l’industrie du pneumatique, tout en conservant les performances prodiguées par l’intégration de la silice dans les pneus.

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