Fondée il y a plus de 30 ans, Ateme fournit des solutions de compression et de diffusion vidéo aux fournisseurs de contenu et aux plates-formes de streaming. Depuis notre dernier entretien avec son PDG fondateur, Michel Artières, Ateme a réalisé une acquisition transformante en prenant le contrôle de l’ex-société cotée Anevia. Une opération qui lui permet d’être présent sur l’intégralité de la chaîne de valeur et d’offrir des technologies de rupture comme le streaming en direct basse latence et ouvre encore de nouvelles perspectives qu’il s’agit maintenant de concrétiser…
Michel Artières, que dites-vous aux investisseurs déçus par le niveau d’activité d’Ateme fin 2022, stable en organique après +11% sur les neuf premiers mois ?
" Je leur dis que notre récente publication peut susciter une légère déception par rapport à la guidance relevée à mi-année et le volume de facturations plus faible que prévu sur le 4e trimestre du fait du glissement de certains contrats sur 2023 et de décalages de livraisons de certaines commandes, mais je ne manque pas de souligner le retour de la croissance en Europe, le pipeline très fourni aux Etats-Unis, et la qualité du mix facturé au second semestre. En effet, nos ventes de logiciels, beaucoup mieux margés, ont été très dynamiques et permettent une amélioration de notre marge brute. Enfin, les contrats à revenus récurrents, dont le plein impact sur les ventes est lissé dans le temps ont fortement augmenté et ressortent en avance sur nos objectifs. Ainsi, notre revenu mensuel récurrent dit « MRR » est passé de 1,96 M€ en janvier 2022 à 2,44 M€ en janvier 2023, ce qui permet à Ateme de démarrer l'année avec 29 M€ de revenus récurrents, améliorant fortement notre visibilité et la couverture de notre base de coûts."
Ateme permet de visionner du contenu vidéo partout, à tout moment (Source : Ateme)
Votre marché n’est-il pas en train de ralentir sur fonds de marché publicitaire dégradé ?
" Cela joue peut-être un peu, notre industrie étant en grande partie financée par les annonces publicitaires, surtout dans la TV linéaire, et maintenant dans l’AVOD. A ce stade, je ne vois, à part dans quelques zones bien précises, de marchés publicitaires particulièrement impactés. L’autre moteur de notre marché, surtout aux Etats-Unis, se situe au niveau des abonnements aux services de VOD. Ce marché de la SVOD se porte bien et évolue de plus en plus vers la HVOD, c’est-à-dire une hybridation des modèles de vidéos à la demande, ce que nos solutions adressent parfaitement."
Confirmez-vous l’intégralité de vos objectifs financiers à court et moyen terme ?
" Les objectifs initiaux 2022 et 2023 ont été confirmés, à savoir une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 10 et 15% et un EBITDA de 5 à 10M€ pour chacune des deux années. Concernant 2022, le montant de nos investissements, notamment en R&D, combiné à des facturations moindres qu’attendues, devraient se traduire par un EBITDA dans la fourchette basse de l'objectif annuel de 5 à 10 M€, et ce malgré un mix-produit favorable à notre marge brute. Concernant 2023, nous confirmons notre objectif de chiffre d'affaires de 10 à 15 % et d'EBITDA de 5 à 10 M€. Ils sont même confortés par un rebond attendu des ventes de produits Kyrion, les problèmes de chaîne d'approvisionnement rencontrés en 2022 étant résolus. Enfin, nos objectifs 2024 et 2026 présentés à l’occasion de l’intégration d’Anevia sont bien entendus confirmés, nos marchés étant bien engagés dans un mouvement de migration dans le cloud et de transition vers l’OTT."
Vous avez également évoqué de nouvelles tendances sur un marché en perpétuelle évolution…
" Ces nouvelles tendances viennent effectivement des jeunes générations, qui ont du mal à rester inactives devant un film ou un match deux heures de suite ! Cette réalité fait émerger de nouveaux besoins d’adaptation des formats selon les publics, d’interactivité lors les évènements sportifs et d’immersion dans une réalité augmentée. Par ailleurs, les paris sportifs sont difficilement compatibles avec une forte latence dans l’OTT, problématique que nous savons très bien gérer chez Ateme. Enfin, le cloud gaming et le Metaverse nous ouvrent de nouveaux débouchés que notre département R&D de 250 personnes sait déjà adresser. D’ici quelques mois, nous pourrons dévoiler une offre commerciale intégrant ces segments de marché émergents à l’occasion des grands salons mondiaux. Nous nous sentons particulièrement en avance par rapport à la concurrence dans ces domaines et nos clients ont fait preuve de nombreuses marques d’intérêt. Cela pourrait nous conduire à revoir favorablement notre feuille de route à moyen terme dans les prochains mois. "
En quoi vos solutions sont plus vertes que la concurrence ?
" L’importance de notre clientèle européenne, plus exigeante sur les aspects environnementaux, nous engage à accorder une grande importance à ce critère. Le fait d’être présent sur toute la chaîne de valeur depuis l’intégration d’Anevia nous permet d’optimiser les systèmes dans leur ensemble, ce qui est plus efficace que l’optimisation brique par brique, produit par produit. Chez Ateme, le « greening of streaming », enjeu croissant sur notre marché, est au cœur des préoccupations. "
Actionnariat, cours et calendrier financier d’Ateme (source : Ateme
ATEME : " Notre technologie offre de nouvelles opportunités " - Zonebourse.com
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