Depuis le 27 mars 2023 et un dernier arrêté de déclassement, le site du CEA de Grenoble n'a officiellement plus aucun site à caractère nucléaire. C'est la fin d'une histoire débutée en 1956. De la décision d'arrêter le nucléaire ici, jusqu'au dernier arrêté, 22 ans de travail auront été nécessaires.
Le site grenoblois du Commissariat à l'Énergie Atomique, CEA, n'a désormais officiellement plus aucune activité ni plus aucun site nucléaire. Un arrêté du ministère de la transition énergétique en date du 27 mars 2023 prononce le "déclassement" des deux dernières INB, Installations Nucléaires de Base, qui se trouvaient encore sur la Presqu'île scientifique. Le CEA achève ainsi une "mue" à Grenoble, où il a compté jusqu'à trois réacteurs en activité, un laboratoire où étaient analysés les éléments et matières irradiés, ainsi qu'un site de stockage et de pré-traitement des déchets. Aujourd'hui, le CEA travaille, à Grenoble, sur les nano et micro technologies, sur l'électronique, le quantique, sur les énergies nouvelles, sur les capteurs, les batteries, l'hydrogène etc. Il est devenu le Commissariat aux Énergies Alternatives.
loading
Une histoire nucléaire du CEA à Grenoble qui débute en 1956
L'histoire du site grenoblois débute en 1956 par la création du CENG, Centre d'études nucléaires de Grenoble, grâce notamment à Louis Néel. Soucieux de trouver un espace pour des travaux sur l'électromagnétisme, le futur prix Nobel de physique 1970 obtient de l'État les terrains entre Drac et Isère qui étaient alors le "polygone militaire", un terrain d'artillerie. Le nucléaire, civil comme militaire, a le vent en poupe et les premiers laboratoires examinent le comportement des différentes matières soumises à irradiation.
Le "Passage" à partir de 2001
En 2001 intervient un changement de politique de recherche : le nucléaire n'a plus besoin de tous ses sites au CEA et il est décidé de stopper ce type d'activité sur le site de Grenoble. Où depuis le milieu des années 90 déjà, le plus important des réacteurs expérimentaux a été mis à l'arrêt. Ce fut "un choc" pour les ingénieurs, chercheurs et techniciens du site, qui ont alors décidé de faire du démantèlement des installations un "modèle" dont ils pourraient être aussi fiers que les résultats des travaux menés auparavant. Ce sera le programme "Passage" qui conduira à l'arrêt, la vidange et la démolition de tous les réacteurs en place, ainsi que du site de stockage et traitement des déchets. Le site du laboratoire est un cas particulier : "assaini", il est resté debout et accueille désormais un lieu d'exposition pour retracer cette histoire (photos ci-dessous). D'abord à destination des salariés du site et bientôt du grand public. C'est là que nous avons rencontré Frédéric Tournebize, l'homme qui a conduit et géré le "Passage" du CEA de Grenoble.
GRAND FORMAT - Du nucléaire aux nouvelles technologies, la mue achevée du CEA de Grenoble - France Bleu
Read More
No comments:
Post a Comment