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Tuesday, June 7, 2022

[L'instant tech] Robot-chien, drones, exosquelettes… Comment les technologies visent à faciliter la maintenance à la RATP - L'Usine Nouvelle

A la station du RER A de Saint-Maur-Créteil, les passants qui descendent du quai ne remarquent pas la discrète porte du bas du grand escalier blanc. Derrière, on découvre un tout autre endroit, sans lumière du jour, couvert de béton rugueux et veiné de fils électriques et de tuyaux. « C’est ici qu’opèrent nos agents de maintenance », explique Côme Berbain, directeur de l’innovation à la RATP. La pièce est un long couloir, assez large pour marcher à trois de front mais trop bas pour se tenir debout !

Pour traquer les « désordres structurels » comme les fissures ou les éclats de béton, les agents doivent inspecter 34 000 ouvrages du réseau au minimum un fois tous les cinq ans. Dans la plupart d'entre eux, la hauteur du plafond n’excède pas 1,40 mètre, contraignant à œuvrer pendant des heures le dos courbé. Un quotidien que les nouvelles technologies, dans lesquelles investit la RATP, pourrait prochainement bouleverser.

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Le robot-chien, meilleur ami de la maintenance

Tous les crédits photos : Hervé Boutet.

Nouvelle star des terrains difficiles, le robot-chien de l’américain Boston Dynamics s’est invité dans les infrastructures de la Régie autonome des transports parisiens. Ce toutou a été initialement conçu pour l’inspection des mines, mais la RATP s’est offert un exemplaire pour évaluer son potentiel avec l’aide de l’entreprise nantaise Intuitive Robots. «Ce robot-chien va permettre de scanner les endroits difficiles d’accès et ainsi d’obtenir un meilleur contrôle que celui réalisé par un humain», avance Côme Berbain.

Doté d’une caméra 360, de capteurs infrarouges et de leds pour s’éclairer, le robot-chien se pavane dans les entrailles de la station avec une agilité déconcertante… Perceval, de son nom, est vendu 75 000 euros, un montant à mettre au regard du coût d’un accident du travail, qui s’élève en moyenne à 56 000 euros « lorsqu’on additionne les coûts cachés », rappelle la RATP. Arrivé en novembre 2021, le robot est encore testé dans plusieurs configurations auprès de différentes équipes de la RATP, qui étudiera ensuite la possibilité d’en acquérir d’autres.

Des drones et lunettes connectées

Perceval fait partie d’une série de technologies que la RATP souhaite présenter au salon VivaTech, organisé à Paris du 15 au 18 juin 2022. Ces équipements – la plupart encore en phase de test – doivent fournir une assistance aux salariés au moment où l’entreprise francilienne peine justement à recruter dans les métiers de la maintenance. Leur double objectif est de réduire la pénibilité des tâches tout en assurant une meilleure continuité du service grâce à la diminution des arrêts de travail.

La RATP teste depuis 2020 les drones Elios 2, fabriqués par le suisse Flyability. Son étrange carénage en forme de grosse boule le protège d’éventuels impacts en vol. Comme pour le robot-chien, l’objectif est de contrôler les surfaces difficiles à atteindre. En trente minutes, ces drones réalisent un contrôle qui prend habituellement trois nuits (neuf heures), en accédant à des hauteurs de six mètres. Il est vendu entre 25 000 et 30 000 euros l’unité.

Pour prévenir la fatigue des opérateurs isolés, la RATP investit également dans les lunettes connectées. Fabriquées par le français Ellcie Healthy, elles sont pourvues d’une multitude de capteurs – gyroscope et capteurs de mouvement des yeux – et se mettent à clignoter avec un signal sonore en cas d’assoupissement. Une alerte est aussi envoyée au manager. Pour ceux qui appréhenderaient le côté intrusif de cette technologie, la RATP a assuré que ces lunettes seraient proposées uniquement aux personnes volontaires.

Trois exosquelettes en développement

A sept kilomètres de la station Saint-Maur-Créteil se trouve l’atelier de maintenance de la RATP de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne). Ici sont vérifiées et réparées toutes les rames du RER A. Dans cet immense hangar où travaillent 200 personnes, les opérateurs sont très souvent sollicités sur la maintenance des portes des rames. Une seule porte nécessite sept heures de travail. Pour agir sur les systèmes d’ouverture et de fermeture, situés en hauteur, les agents de maintenance doivent travailler « bras en l’air » lors de 60 % des opérations.

« Nous avons calculé que la dépense énergétique d’un changement de porte pour un opérateur est équivalente à celle d’un marathon, illustre Nicolas Stuyvers responsable du programme Nouvelles technologies d'assistance physique et robotique à la RATP. A partir d’un certain moment, avec cette posture, on sollicite les muscles des épaules, et lorsque cette tâche s’éternise, les agents commencent à se fatiguer. » Pour les soulager, la RATP teste depuis un an et demi l'exosquelette de la marque allemande Ottobock, dont le but est de porter le poids des bras. « On divise environ par deux la dépense énergétique avec l’exosquelette », précise Nicolas Stuyvers. Après d’autres tests, la RATP prévoit le déploiement de cet équipement.

Deux autres exosquelettes sont également en cours de développement, dont un « actif », c’est-à-dire utilisant de l’énergie. Fourni par le suédois Bioservo, ce dernier active un gant bionique pour aider à la prise d’objets. L’autre exosquelette, qui est en réalité un sac, est conçu pour répartir le poids sur le bassin et décharger les épaules. Il est fourni par le français GraviPack. Testés sur la base du volontariat, ces équipements ne rencontrent pas de difficultés à se faire adopter, assure la RATP.

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