Fondée en 2016 à Auzeville-Tolosane, en Haute-Garonne, la société Micropep Technologies développe des intrants biologiques destinés à la protection des cultures agricoles. Soutenue par Bpifrance et membre de la communauté Les Deeptech, la start-up vient de lever 8,75 millions d'euros.
8,75 millions d'euros : c'est la somme qu'a levée fin juin la société haut-garonnaise Micropep Technologies auprès du fonds d'investissement américain Fall Line Capital, qui rejoint ses actionnaires historiques. C'est la seconde opération de ce type en un an pour la start-up, qui avait déjà rassemblé 8,5 millions d'euros mi-2021. “Cette nouvelle levée doit nous permettre d'accompagner notre développement commercial, à la fois en Europe et aux Etats-Unis”, explique Thomas Laurent, PDG de cette jeune pousse de 30 salariés qui développe des biostimulants naturels à partir des peptides produits par les plantes, susceptibles de devenir une alternative aux pesticides et aux engrais chimiques utilisés en agriculture.
De premiers produits en 2025-2026
Fondée en 2016, Micropep Technologies est une spin-off - c'est-à-dire une entreprise dérivée - du Laboratoire de recherche en sciences végétales, situé dans la Ville rose, et de Toulouse Tech Transfer (TTT), plateforme de transfert technologique favorisant l'émergence d'innovations à partir des résultats de la recherche publique. “Je viens moi-même de TTT, sourit Thomas Laurent. Après avoir porté deux projets de start-up, j'ai rejoint la plateforme en 2014 en tant que business developer. C'est là que j'ai découvert les travaux de recherche de Jean-Philippe Combier et Dominique Lauressergues. Quand le moment est venu de réfléchir à la création d'une start-up pour valoriser cette innovation, j'ai décidé de m'engager à leurs côtés.” Avec succès, puisqu'après les phases de recherche et de développement, les premiers produits de l'entreprise devraient être commercialisés à l'horizon 2025-2026.
Un accompagnement au long cours par Bpifrance
Micropep Technologies, qui pourrait compter “40 à 50 salariés” en 2023, est accompagnée par Bpifrance depuis ses débuts. “En 2016, nous avons été lauréats du Concours mondial de l'innovation, avec à la clé un chèque de 200 000 euros, indique le dirigeant. L'année suivante, nous avons remporté le concours i-Lab, avec là encore une subvention de 200 000 euros. Nous avons par ailleurs obtenu en 2019 une aide au développement “deeptech” de 1,6 million d'euros, destinée à consolider les différentes briques de notre plateforme, ainsi que des prêts en 2017 et 2021. Associés à notre sélection par le Réseau Entreprendre, ces différents financements ont largement contribué à notre développement. Car au-delà des montants en question, cela a permis de rassurer les investisseurs. En France, lorsque l'on porte un projet innovant, si l'on veut être crédible, il est indispensable d'être accompagné par Bpifrance.”
L'ambition Deeptech
Membre de la communauté Les Deeptech, Micropep est un acteur technologique engagé au service de l'environnement. A des entrepreneurs désireux de s'investir dans une démarche deeptech, Thomas Laurent aurait trois conseils à formuler. “Tout d'abord, prendre le temps de bien visualiser les trajectoires possibles de sa société en termes de délais de mise sur le marché, de financements et de retours potentiels, indique-t-il. Par ailleurs, aller très tôt voir les investisseurs, idéalement quand on n'en a pas encore besoin. Pour des projets deeptech nécessitant plusieurs années avant d'arriver au marché, ce sont eux vos premiers clients. Et enfin, être ambitieux ! Ne surtout pas restreindre son potentiel de marché à la France.” Pour Micropep Technologies, cela ne fait aucun doute, le marché des “pépites” innovantes est résolument international.
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Micropep Technologies veut protéger les cultures avec des micropeptides d'origine végétale - LaDepeche.fr
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