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Friday, January 13, 2023

Les technologies vertes, une industrie de 630 milliards de dollars par an en 2030 à reconquérir - L'Usine Nouvelle

Comme une ponctuation à la sortie du premier rapport «Energy Technology Perspectives 2023» de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 12 janvier 2023, le groupe minier suédois LKAB a annoncé avoir identifié dans le Grand nord suédois un immense gisement de terres rares, ces métaux indispensables à l’industrie électronique et à la transition énergétique. Si ce gisement, qui recèlerait plus d'un million de tonnes de métaux, ne suffirait pas à rendre l’Europe autonome dans le domaine de l’extraction et du raffinage de ces matériaux critiques, il permettrait à la Suède de s’immiscer dans un des trop nombreux secteurs industriels des technologies pour les énergies vertes dominés par la Chine, sur un marché mondial en plein boom.

L’AIE estime que le marché mondial de la production industrielle en série des batteries, cellules photovoltaïques, composants d’éoliennes, électrolyseurs d’hydrogène et pompes à chaleur, va tripler d’ici à 2030 pour atteindre 650 milliards de dollars par an... Si les pays tiennent leurs engagements vers la neutralité carbone. Les emplois liés à ces productions industrielles passeront eux de 6 à 14 millions dans le monde. Problème, les chaines d’approvisionnement et les usines sont trop concentrées, alerte l’AIE. Les trois plus grands pays producteurs de ces composants clés de la transition énergétique représentent au moins 70% de la capacité de fabrication de chaque technologie, la Chine étant dominante dans toutes ces productions.

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Trop forte concentration des usines en Chine

Et c’est le cas également au niveau de l’exploitation des minéraux critiques, avec la République démocratique du Congo qui produit plus de 70% du cobalt mondial, et trois pays, l'Australie, le Chili et la Chine, qui concentrent plus de 90% de la production mondiale de lithium. Sachant, qu’au niveau du raffinage des métaux, là encore, la Chine truste les nouveaux projets, avec 80% de la capacité de production supplémentaire annoncée jusqu'en 2030 pour le cuivre. Elle dispose déjà de 95% des capacités de traitement du cobalt et d’environ 60% pour le lithium et le nickel, composantes clés des batteries des véhicules électriques.

La trop grande concentration de la production de matières premières et de composants des technologies verte trop concentrée présente un risque, alerte l'AIE.

Pour ne pas être dépendants de la Chine, les autres pays doivent donc investir. Ce qu’autant plus que les augmentations de capacité de traitement des minéraux critiques annoncées dans le monde sont bien en deçà des volumes qui seront nécessaires pour le déploiement rapide des technologies d'énergie propre, prévient l’AIE. Il n’y a que pour le polysilicium nécessaire à la fabrication des panneaux solaires qu’il existe un excédent de capacité. Pour les autres technologies, le risque d’une offre ne pouvant satisfaire la demande en technologies propres a déjà fait grimper les prix des batteries de 10% en 2022, une première depuis dix ans.

Sursaut des Occidentaux

Bonne nouvelle néanmoins, en 2022, les autres grandes puissances ont pris conscience de la nécessité d’investir dans ces industries vertes stratégiques. Les Etats-Unis ont lancé leur loi sur la réduction de l’inflation (IRA), l’Europe a dégainé son REpowerEU, le Japon a lancé un programme Green Transformation, et l’Inde un système d’incitation à la production de panneaux solaires et de batteries. Dans le même temps, la Chine s'efforce de dépasser les objectifs de son dernier plan quinquennal. Mais, regrette Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE, alors qu’il est «important que la concurrence soit loyale — et qu'il y ait un degré sain de collaboration internationale, car aucun pays n'est une île énergétique et les transitions énergétiques seront plus coûteuses et plus lentes si les pays ne travaillent pas ensemble», ce n’est pas ce que l’on observe. Fathi Birol évoquant même des «vents contraires», pensant sûrement au très agressif IRA américain.

Les investissement annoncés à 2030 dans les technologies vertes ne couvrent que les 2/3 des besoins, estime l'AIE.

Et attention à la concrétisation des annonces d’usines. Selon l’AIE, seules 10% des gigafactories d’électrolyseurs annoncées sont en cours de construction ou de construction imminente, 25% pour celles de panneaux photovoltaïques et 35% pour les batteries de véhicules électriques. C’est encore la Chine la meilleure élève, avec 25% des nouvelles usines de solaire photovoltaïque et 45% de celles de batteries qui sont déjà à un stade avancé de mise en œuvre. Et le pays porte 85% des extensions de capacités d’ici à 2030 dans le photovoltaïque, 90% pour les wafers, 85% des pales d’éoliennes terrestres, environ 90% pour les nacelles et les tours et, pour les batteries de véhicules électriques 98% des anodes et 93% des cathodes. Il n’y a que pour les électrolyseurs d’hydrogène où l’Europe fait jeu égal avec la Chine avec un quart chacun des nouvelles capacités de fabrication annoncées pour 2030 devant les Etats-Unis (10%). Mais pour l’heure, moins de 20% des usines de batteries et d'électrolyseurs annoncées aux Etats-Unis et en Europe sont en construction. Le plan IRA américain devrait changer la donne en débloquant des projets en attente d’aides publiques… Quitte à les voir se délocaliser d’Europe… Vers les États-Unis.

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