Dans moins de deux ans, la France accueillera les Jeux olympiques. C'est un défi technique, sportif mais aussi sécuritaire, alors que 15 millions de visiteurs environ sont attendus. Le gouvernement voudrait permettre aux forces de l'ordre de pouvoir utiliser de la vidéosurveillance intelligente, mais certains associations sont vent debout contre cette idée.
À un peu plus de 500 jours des Jeux olympiques 2024 en France, RMC a enquêté sur la question de la sécurité. 15 millions de visiteurs estimés sont attendus dans les 40 sites des compétitions, alors l'enjeu sécuritaire est énorme.
Le gouvernement envisage d'ailleurs de modifier la loi pour donner de nouveaux moyens aux forces de l’ordre. En effet, un texte, qui a déjà été voté au Sénat, va être examiné à partir du 21 mars à l’Assemblée nationale. Il prévoit des dérogations et des expérimentations exceptionnelles avec l’utilisation de vidéosurveillance intelligentes.
"Il y a l’article 7 qui permet de mettre une touche de traitement algorithmique sur les caméras de vidéo-protection. L’idée est de pouvoir assister et aider les forces de l’ordre, par exemple, dans la détection de mouvements de foule qui pourrait générer de problématique d’écrasement, d'étouffement ou encore de détecter des comportements anormaux qui pourraient devenir des alertes de sécurité terroriste", explique Philippe Latombe, député (Modem) de Vendée et membre de la commission des lois.
Des associations inquiètes
Néanmoins, ces nouvelles technologies inquiètent certaines associations. Elles dénoncent une atteinte flagrante aux libertés individuelles et une volonté du gouvernement de vouloir en fait pérenniser cette loi, d’autant qu’elle se prolongera jusqu’au 31 décembre, soit plusieurs mois après la fin des jeux.
"Ce texte pose problème parce que c’est une instrumentalisation classique de ces méga-événements comme les JO pour faire passer un agenda politique plus large, en l'occurrence, l’expérimentation et la généralisation de la vidéosurveillance algorithmique", estime Noémie Levain, juriste au sein de l’association de défense des libertés La quadrature du Net.
Selon elle, "on se sert de situations exceptionnelles qui sont hors de la normalité, pour faire passer des dispositifs tout aussi exceptionnels et les rendre plus acceptables. Là, on est en plein dans ce phénomène".
20.000 agents de sécurité manquent
Au-delà de ces caméras de vidéosurveillance, d'autres questions se posent et notamment celle des effectifs. Problème: les professionnels de la sécurité estiment pour l’instant qu’on est tout simplement pas prêts.
"On a besoin de volumes très importants d’agents de sécurité et c’est là où le bât blesse parce que depuis la situation covid, la sécurité privée souffre de pénuries d’agents. Les besoins qui ont été estimés par l’État varient mais ce sont en moyenne 20.000 agents supplémentaires nécessaires", déplore Jean-Philippe d’Hallivillée, consultant dans la sécurité événementielle.
Pour répondre à la demande de main d'œuvre le gouvernement a prévu la mise en place d’une formation accélérée pour permettre aux étudiants et demandeurs d’emploi d’exercer de manière temporaire des postes dans la sécurité.
Jeux olympiques: la technologie au service de la sécurité? - RMC
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