Contrôleur technique, un métier en tension : "avec les nouvelles technologies, le simple CAP ne suffit plus" - France 3 Régions

C'est l'un des nombreux métiers manuels en tension. On peine à recruter des contrôleurs techniques. En cause notamment, le manque de formations. Une nouvelle filière devrait ouvrir à Amiens.

C’est une simple formalité dans la plupart des cas. Pourtant, le contrôle technique est indispensable. Tout véhicule est soumis à cette vérification tous les deux ans, si aucune défaillance n’est constatée. C’est une obligation française depuis 1992.

Sylvain Dieu, gérant d'un centre de contrôle technique à Amiens • © FTV

Il faut compter 30 à 45 minutes pour réaliser un contrôle technique. Sur certains véhicules, le rendez-vous dure plus longtemps selon l’état général et les entretiens passés.

Équipements de freinage, direction, visibilité, niveau de pollution, feux, accessoires de sécurité… En tout, 133 points de contrôle sont vérifiés. Un moyen d’assurer plus de sécurité sur les routes. "On ne fait pas qu’un contrôle visuel en prévenant uniquement des défauts qui apparaissent. On remet aussi un véhicule en conformité sur les routes", explique Samuel Retourné, responsable d'un centre de contrôle technique à Amiens.

Une responsabilité qui peut effrayer les postulants au métier de contrôleur. "On a tous un numéro d’agrément qui nous est propre et on appose notre signature sur le rapport du contrôle. S'il y a un problème sur la route, ça peut finir dans les mains d’experts et c’est un risque pour les contrôleurs techniques", ajoute Samuel Retourné.  

Les nouveaux véhicules nécessitent des compétences techniques plus pointues. Autant d’ingrédients qui expliquent que le métier attire de moins en moins. Loïc Bouquet est directeur d'un centre de contrôle technique à Amiens. Il emploie cinq contrôleurs dans sa structure. Pour lui, il est de plus en plus difficile d’embaucher. 

Les compétences pour contrôler un véhicule sont de plus en plus techniques • © FTV

En cause, les formations nécessaires pour se mettre à niveau. Des formations impossibles à faire à Amiens, car il n’existe aucun centre dans la région. "Quand on explique à un jeune, qui a envie d’être contrôleur technique, qu’il doit partir à Roanne, à Lille ou Paris pendant deux mois pour une formation, ça met un frein", précise Loïc Bouquet.

Il devient très difficile d’obtenir un rendez-vous dans les temps. Les délais d’attente s’allongent. Il faut parfois attendre plusieurs semaines.

Sylvain Dieu, gérant d’Easy contrôle, à Amiens, a décidé de participer au lancement d’une formation proposée par le Greta, un réseau de structures de formations professionnelles. Elle devrait débuter dès septembre prochain au lycée Montaigne d'Amiens."Avant, nous avions plus de candidats. Le CAP suffisait. Désormais, avec les nouvelles technologies des véhicules, il est nécessaire d’avoir un bac professionnel en poche pour être contrôleur technique. Et les étudiants qui sortent de bac pro choisissent souvent une autre voie. Pourtant, c’est un métier gratifiant ! On va essayer de donner cette petite touche de sympathie au contrôle technique et motiver les jeunes et les moins jeunes à ce beau métier", explique Sylvain Dieu.

Cette nouvelle formation, à Amiens, devrait attirer de nouveaux postulants et ainsi permettre des embauches plus rapides. L’an dernier, 21 millions de contrôles ont été effectués en France. Soit un peu plus de 1 600 par an, en moyenne, pour un contrôleur.

Avec Mathis Lescanne / FTV

Adblock test (Why?)

Contrôleur technique, un métier en tension : "avec les nouvelles technologies, le simple CAP ne suffit plus" - France 3 Régions
Read More